Il était une fois l’Orient Express

Le temps d’une exposition, l’Institut du monde arabe (IMA) et SNCF invitent jusqu’au 31 août 2014,  à revivre la fabuleuse épopée de l’Orient Express.

« Il était une fois  l’Orient Express »

Un train de légende

L’Orient Express… Tout le monde a vu ce nom se faufiler dans son imagination

Il y a ces voitures historiques décorées par les plus grands maîtres des Années Folles parmi lesquels René Prou ou le cristallier René Lalique, mais aussi les récits qu’en ont donné Agatha Christie ou Ian Flemming. Il incarne la magie de l’art du voyage à la française, avec ses hôtes les plus prestigieux, parmi lesquels Marlene Dietrich, Lawrence d’Arabie ou Mata Hari.

« Il était une fois  l’Orient Express »

L’Orient Express est fastueusement décoré, et les voyageurs y étaient choyés comme des vedettes ou des princes. Avec son caractère théâtral, ce train exerce depuis sa création une séduction universelle. Les visiteurs y admirent les paysages ou les décors depuis leur fauteuil, comme au spectacle.

A l’origine de ce projet fou, né à la fin du XIXe siècle, il y a un personnage hors normes, l’homme d’affaires belge Georges Nagelmackers. C’est lui qui a rêvé puis imaginé un train de luxe, palace sur boggies, traversant les frontières et les continents avec ses sleeping cars et son wagon-restaurant.

L’Orient Express, c’est une révolution qui fait rouler un même train à travers plusieurs pays. Seuls changent les locomotives, les mécaniciens et les chauffeurs. « Le Bosphore est devenu une banlieue de la Seine », écrit Edmond About dans Le Figaro, à son retour du voyage inaugural en 1883. Avec l’avènement de l’Orient Express, s’écrit une nouvelle page de l’histoire ferroviaire et du tourisme.

« Il était une fois l’Orient  Express »

Ce train de luxe est un chef d’œuvre : plafonds en cuir repoussé de Cordoue, bas-reliefs en cristal Lalique, tapisseries des Gobelins, rideaux en velours de Gênes, argenterie, nappes précieuses et verres fins en cristal. A la table du wagon-restaurant, la cuisine qui reflète chaque pays traversé est digne des plus grands restaurants parisiens. Dans les wagons aux compartiments spacieux et confortables, les draps des lits sont changés tous les jours.

Après son lancement, l’Orient Express va vivre au rythme de la géographie et de la géopolitique européennes, du fracas des conflits et des empires qui s’effondrent, de l’évolution des frontières et des rapports entre les pays qu’il traverse. Sa légende s’établit avec pour toile de fond l’Histoire avec un grand H.

« Il était une fois l’Orient Express

L’exposition « Il était une fois l’Orient Express » rappelle que ce train a été à sa manière le révélateur des relations entre l’Orient et l’Occident. Témoin de  la modernisation du Moyen-Orient et de l’avènement du chemin de fer face à la domination des liaisons maritimes, il est aussi le symbole d’une Europe qui s’est faite avant l’heure.

Pendant trois quarts de siècle, entre 1883 et 1956, l’Orient Express enchante l’histoire et parfois la fait. Il fut en effet le théâtre d’évènements politiques majeurs : ses couloirs feutrés comme la salle du wagon restaurant ont été parmi les champs d’action de la diplomatie européenne.

« Il était une fois  l’Orient Express »

Plus qu’une exposition, une invitation au voyage

Puisque l’Orient Express c’est avant tout un train, l’IMA et SNCF accordent aux visiteurs le privilège rare de démarrer leur parcours de l’exposition « Il était une fois l’Orient Express »sur un quai de gare reconstitué, avant de monter à bord. Une locomotive, trois voitures ainsi qu’un wagon-restaurant ont en effet été installés sur le parvis de l’Institut du Monde Arabe.

Voiture Bar Pullman Train Bleu n° 4160
Voiture Bar Pullman Train Bleu n° 4160

On revit l’espace d’un instant l’émotion des voyageurs qui ont emprunté pendant des décennies ce train, accompagné par la dimension cinématographique du mythe, qui doit beaucoup à la littérature et au cinéma.

Il était une fois l'Orient Express

Cette expérience dans la rame de l’Orient Express se poursuit dans les salles d’exposition de l’IMA, où sur plus de 800 mètres carrés et deux niveaux, le public participe, plus qu’il n’assiste, à un périple fascinant mis en vitrine dans de grandes malles géantes particulièrement évocatrices. Images documentaires, bandes d’actualité et extraits de films évoquent le riche patrimoine littéraire et cinématographique inspiré par l’Orient Express.

« Il était une fois l’Orient  Express

En présentant objets et documents résumant l’histoire de l’Orient Express – affiches, menus, vaisselle, couverts, valises, vitraux, meubles témoignant d’un luxe désormais révolu – l’exposition retrace un univers hautement fantasmatique à partir d’une incroyable collection de pièces d’époque.

Voiture Restaurant Anatolie n° 2869
Voiture Restaurant Anatolie n° 2869

Allégories du voyage, les grandes malles-vitrines abordent également les thématiques sociales, culturelles ou techniques liées à l’aventure de l’Orient Express. Elles reviennent sur l’histoire de son inventeur, Georges Nagelmackers, sur l’art de vivre à bord, elles permettent d’évoquer les escales placées sur son parcours, comme Londres, Paris, Venise, Istanbul, Alep, Damas, Beyrouth, Bagdad, Le Caire, Louxor et Assouan, ou encore l’évolution des relations géopolitiques de l’Europe et du Proche-Orient et le contexte de l’époque.

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