Giovanni Maria Genta, « Les quatre saisons »

Série composée de quatre temperas représentant les Quatre Saisons, signées et datées de 1790, réalisées par le peintre piémontais Giovanni Maria Genta.

Les œuvres illustrent des épisodes de la vie paysanne et des scènes de genre se déroulant dans la campagne piémontaise, dans un langage pictural vivant et narratif, héritier direct de la tradition des bambocciate mais déjà orienté vers une sensibilité plus moderne et descriptive.

Giovanni Maria Genta, « Les quatre saisons »
(c) Beggi Antichità, Proantic

Chaque tableau représente un moment de l’année, soulignant les activités agricoles et sociales typiques de chaque saison : les semailles et la moisson, les vendanges, les fêtes de village et les travaux domestiques hivernaux. L’artiste saisit avec une grande attention les détails de l’environnement et les expressions des protagonistes, animant les compositions avec des couleurs claires, lumineuses et harmonieusement réparties.

Giovanni Maria Genta se distingue comme l’un des derniers interprètes de la bambocciata piémontaise, un courant qui, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, représentait avec ironie et réalisme la vie quotidienne populaire.

Les personnages, caractérisés par des vêtements typiques de la fin du XVIIIe siècle, évoluent dans des espaces construits en perspective, avec une attention presque documentaire à la vie paysanne et à l’architecture rurale.

Giovanni Maria Genta, « Les quatre saisons »
(c) Beggi Antichità, Proantic

Ces peintures font partie de la peinture piémontaise de scènes populaires dérivées des Bamboccianti romains, qui a vu le jour dans le sillage de Pieter van Laer à partir d’environ 1625 jusqu’à la fin du XVIIe siècle.  « Il Bambocchio » – « le Bamboche » –, qui est également à l’origine du mot français bambochade, servant à désigner le type d’œuvres dont ces artistes se firent une spécialité : des scènes de genre représentant crûment la vie quotidienne des gens les plus modestes.

Giovanni Maria Genta, « Les quatre saisons »
(c) Beggi Antichità, Proantic

Les Bamboccianti, pour la plupart, étaient des artistes originaires des Pays-Bas du nord et du Sud, de France aussi tels que Jean Tassel qui emportèrent avec eux en Italie des traditions paysannes qui étaient présentes dans la peinture de la Renaissance hollandaise et flamande du XVIe siècle et se mirent à réaliser des peintures de cabinet ou des gravures, généralement de petit format, dépeignant la vie quotidienne des classes sociales modestes de Rome et de la campagne environnante. Ces peintures ont habituellement été interprétées comme un « portrait vrai de Rome et de sa vie populaire, sans changement ni altération » par rapport à ce dont l’artiste était spectateur.

Parmi les sujets typiques représentés figurent les marchands d’aliments et de boissons, les fermiers et les filles de ferme au travail, des soldats au repos ou occupés à jouer, et des mendiants ou encore, en citant Salvator Rosa, qui au milieu du XVIIe siècle s’en plaignait, « des coquins, escrocs, voleurs à la tire, des bandes d’ivrognes et de gloutons, des marchands de tabac et des barbiers dépenaillés et autres sujets « sordides ».

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