La faïence de Langeais

En 1839, âgé de 22 ans, Charles de Boissimon s’établit à Langeais (située à 25 km de Tours) avec son cousin Julien Boilesve, ils fondent une société de produits céramiques avec pour raison sociale «Charles de Boissimon» (la production s’étendra de 1839 à 1909). D’entrée, il ajoute aux fabrications locales celle des briques réfractaires, qui devait bientôt devancer les fabrications traditionnelles.

Présentées, en 1841, à l’Exposition « des produits de l’industrie et des arts de Tours », elles reçoivent une médaille d’argent, mais c’est avec la confection des poteries ornées qu’il va créer son style. Il participera à de nombreuses expositions internationales et remportera de nombreuses médailles.

Suspension en faïence de Langeais à décor de pampres de vignes. XIXème
(c) Antiquités Berthier, Proantic

Il commence la poterie dès 1842 avec un seul ouvrier potier. En 1844, ses fabrications occupent 30 employés dans les ateliers et 12 ouvriers hors ateliers. En 1850, il devient seul propriétaire de la fabrique. En 1867, plus de 200 ouvriers (hommes, femmes, enfants) travaillent à la fabrique.  Avec la faïence fine et le platine (qu’il importe du Pérou et du Chili), Charles de Boissimon aura su à la fois intégrer les techniques nouvelles de son époque et créer des formes adaptées au goût de son temps.

Quatre pots à tabac couverts en faïence de Langeais, XIXème siècle.
(c) SVV Oger – Blanchet

Cette production, qui a existé de 1839 à 1909, possède des formes très caractéristiques qui se retrouvent dans toute la fabrication, seul le décor change.

La pâte de la faïence fine est faite à partir d’argile très fine et très plastique. Sa grande particularité se trouve ainsi dans ces décors propres à la manufacture, fait rare, à une époque où la majorité des décors étaient inspirés d’autres faïences ou porcelaines.

Vase à collerette faïence de Langeais.
(c) collection Paul-Jean Souriau.

La production fut d’une très grande diversité, assiettes, coupes, pots, bonbonnières, bénitiers, chocolatières, paniers, barils, aiguières, pots à cigares, soupières, tasses, cafetières, vases… et parmi les fabrications les plus représentatives de la marque, les corbeilles tressées. Parmi les pièces rares, on notera tout particulièrement les faïences de jardin (sièges, colonnes…).

Corbeilles en faïence de Langeais, XIXème.
(c) collection Paul-Jean Souriau.

Les matériaux utilisés à cette époque offrent déjà de grandes possibilités de couleurs obtenues à partir des oxydes métalliques comme le chrome, le cobalt, le cuivre, l’étain, le fer, le manganèse, le plomb, l’urane, le zinc… qui permettent d’obtenir des verts, des bleus, des gris, des jaunes, des nuances de rouge, du rouge orangé au violet très foncé, des bruns et de l’ivoire .

En savoir plus:

http://www.faiencedelangeais.com

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