En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild

Cette exposition réunit une centaine de feuilles provenant de l’un des plus importants fonds de dessins d’habits de spectacle, celui des volumes de Costumes de fêtes, de ballets et de théâtre au temps de Louis XIV offerts par le baron Edmond de Rothschild (1845-1934) au musée du Louvre.

Jacques Bellange, Cavalier turc, entre 1612 et 1616, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild © RMN- Grand Palais (musée du Louvre)/Thierry Le Mage

Leur richesse permet de dévoiler la diversité d’invention des artistes (le Primatice, Jacques Bellange, Daniel Rabel, Henri Gissey et Jean Berain notamment) qui habillèrent les divertissements montés à la cour de France et de Lorraine du milieu du 16e siècle à l’aube du 18e siècle. Les véritables ouvrages textiles ayant disparu pour la plupart, ces dessins sont des sources inestimables pour l’histoire du costume, de la danse, de la musique et des  spectacles en France durant cette période.

Daniel Rabel et atelier, Costume d’Apollon solaire ou d’un membre de sa suite, entre 1614 et 1634. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild, . © RMN- Grand Palais (musée du Louvre)/Thierry Le Mage.

Divisée en quatre sections, cette exposition consacre une première salle à l’atelier du dessinateur de costumes qui entend explorer la transmission de modèles entre les  différentes générations d’artistes et les spécificités techniques propres à ce type de dessin.

Jean Berain, Costume de Sangaride dans« Atys », 1675, Musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild, 1697 DR. © RMN- Grand Palais (musée du Louvre)/Thierry Le Mage

Le parcours propose ensuite de suivre les principaux genres spectaculaires représentés dans ces recueils, qui correspondent aux intérêts de l’un des plus grands collectionneurs de dessins de fêtes et divertissements de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, Claude Pioche, sieur Du Rondray (1660/1665-1733), à qui une partie des feuilles assemblées dans ces volumes aurait appartenu :

Jean Berain, Costume de Pluton pour Jean Gaye dans« Proserpine», vers 1680, Musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild, 1743. © RMN- Grand Palais (musée du Louvre)/Thierry Le Mage

Les divertissements équestres : les costumes des cavaliers et des chevaux deviennent l’un des attraits majeurs de ces compétitions destinées tant à prouver la valeur que la galanterie des concurrents dans la lice. Par leur magnificence et l’émerveillement qu’ils suscitent, ils contribuent à l’affirmation du pouvoir. Les bals, ballets et mascarades : dans la seconde moitié du XVIe siècle, un caractère à la fois bizarre et poétique guide les artistes qui produisent des « habits de masques » pour les bals et mascarades. Au temps de Louis XIII, le sérieux et le grotesque se mêlent aux influences mythologiques, exotiques et bucoliques, codes que le ballet de Cour et la comédie-ballet se réapproprient au cours du XVIIe siècle.

Henri Gissey, Costume pour les pages de la quadrille des Américains du grand Carousel de 1662, 1662, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild, 1611 DR. © RMN- Grand Palais (musée du Louvre)/Thierry Le Mage

Les tragédies en musique : ce nouveau genre musical français réunit une multitude de chanteurs, danseurs, musiciens et acrobates qu’il est nécessaire d’habiller harmonieusement. C’est le défi que relève le créateur des Menus Plaisirs Jean Berain, en faisant preuve d’une invention sans pareil dans la variation des coupes, des couleurs et des ornements.

Grâce à une campagne de restauration conduite par l’atelier de restauration du département des Arts graphiques du musée du Louvre, l’ensemble du corpus de dessins de costumes, soit 1644 feuilles, a été restauré et remonté dans des papiers de conservation neutre.

Exposition présentée au musée du Louvre jusqu’au 31 janvier 2022.

Vous aimez aussi