Le cabinet de jais du Palais d’Oranienbaum

Le Palais d’Oranienbaum est situé dans la petite bourgade de Lomonossov, à environ 40km de Saint-Pétersbourg. Palais baroque construit entre 1710 et 1725, il a tout d’abord appartenu au favori de Pierre le Grand, Alexandre Danilovitch Menchikov, d’où son appellation de palais Menchikov. Son jardin à la française, surnommé jardin inférieur, ouvre majestueusement sur le Golfe de Finlande.

Le palais chinois de Oranienbaum

En 1743, l’impératrice Elisabeth décide de l’offrir à son héritier, le futur Pierre III. De grands travaux débutent alors sous la direction du grand architecte italien Antonio Rinaldi. Il est notamment chargé de faire construire une véritable forteresse avec une maison de plaisance surnommée Peterstadt, dont il ne reste aujourd’hui qu’une porte avec une tourelle et un dôme surmonté d’une flèche, situés derrière l’étang aux Carpes. Catherine II, épouse de Pierre, fait agrandir le parc dans le style rococo alors très en vogue, avec des jardins à l’anglaise, des étangs, divers ponts et plusieurs pavillons. Le Palais Chinois, construit entre 1762 et 1768, en est un parfait exemple. Ce pavillon d’un étage tire son nom de son aménagement intérieur, avec plusieurs pièces décorées dans le style chinois et une importante collection d’œuvres d’art d’Extrême-Orient.

Le cabinet de jais du palais chinois de Oranienbaum

D’autres pavillons sont également érigés à cette période, parmi lesquels le pavillon de Pierre, de style néoclassique, ou encore l’ancienne Glissoire de Catherine dans le style rococo.

C’est sans nul doute le joyau de Lomonosov. Catherine II émet rapidement le désir de faire bâtir ses propres résidences au sein du parc d’Oranienbaum. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, on édifie donc le pavillon chinois et le pavillon des glissades, commandés par l’impératrice dans le but de personnaliser cet ensemble qui avait jusqu’alors été la résidence de Menchikov. De l’extérieur, le pavillon ne laisse en rien présager les trésors qu’il recèle. Et pourtant, ses quatre pièces décorées à l’orientale, rivalisent de beauté fantasque et d’opulence. Même l’antichambre, dont la fonction était purement utilitaire, présente un décor en parfaite harmonie avec les intérieurs qui suivent.

Le cabinet de jais du palais chinois de Oranienbaum

Le cabinet de jais (ou de perle), est un échantillon brillant du style rococo. Les murs sont entièrement recouverts de perles brodées et de soie. La lumière du jour fait ressortir les teintes délicates de la soie et joue avec le verre des perles. Sur la soie sont peints des paysages fantastiques ou oniriques représentant oiseaux fabuleux, papillons exotiques, pagodes, guirlandes de fleurs et de fruits, dragons… Le bois doré qui sépare les panneaux ajoute à la beauté du décor.

Le décor incroyable du grand cabinet chinois offre un mélange d’éléments rococo et de motifs empruntés à l’art chinois. Les panneaux en marqueterie, avec des insertions en ivoire de morse, représentent des paysages et des scènes de la vie en Chine. Au plafond, l’union de l’Asie et de l’Europe est illustrée grâce à un assemblage de pièces de bois extrêmement fines. L’ameublement comprend des meubles de fabrication chinoise et japonaise, des coffrets laqués rouge et noir, des brûle-parfum de bronze, des statuettes de bois… Le billard anglais, richement sculpté dans des motifs chinois, ajoute à l’incongruité de de l’ensemble.

Dans la salle des Muses, des portes-fenêtres, ménagées dans les trois murs, donnent sur le parc. Des fresques délicates et des allégories au plafond s’harmonisent pour créer un décor bleu et rose, un peu mièvre. Des meubles dorés dessinés par Rinaldi complètent le tout.

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