Cette charmante boîte à écrire italienne du XVIIIe siècle est réalisée en cartapesta (papier mâché) et décoré à l’arte povera. Objet privé à usage très intime, les armes de son propriétaire sont apposées sur le couvercle. La forme du blason, chanfrein ou «tête de cheval» (testa di cavallo) est typiquement italienne. L’écu à partis, composé d’une part de trois oiseaux et d’autre d’un soleil, est surmonté d’une couronne de marquis, entouré de deux supports, à dextre et à senestre, à figure de lions. Le tout est compris dans un cadre à ornements rococo, comportant une coquille, un atlante de chaque côté et enfin un mascaron. L’ensemble de la boîte est orné de motifs floraux, notamment sous forme de guirlandes.
Une fois ouverte, la boîte se divise en quatre compartiments, dont un destiné à recevoir un encrier. La face intérieure du couverte est décoré d’une très élégante scène de vénerie. Constituée de trois personnages, dont à un à cheval, dans un cadre bucolique, les nobles sont représentés en train de chasser, accompagnés d’un chien.
La Cartapesta
L’une des premières utilisations du papier mâché est due aux chinois, au deuxième siècle, pour la confection de casques de guerre, laqués pour les renforcer. Et c’est au cours des siècles qui suivirent que cette méthode de papier laqué fit son chemin, tout d’abord en Orient, puis au cours des conquêtes et des échanges commerciaux. On la retrouve en Perse, dans les pays arabes, et enfin dans les pays occidentaux.
Ces derniers améliorèrent les techniques en vue de fabrication d’objets divers, de la tabatière, aux meubles, en passant par la confection de poupées.
Au XVIIème siècle, l’art du papier mâché, ou cartapesta, se développe dans la ville de Lecce en Italie, dont il devient la spécialité.
Très vite, il fut créé des entreprises d’objets décorés et laqués. Les Cours d’Angleterre et de France donnaient le ton pour l’inspiration des décorations de ces objets. Beaucoup de ces ornements étaient d’esprit asiatique, ou reflétaient la vie quotidienne de l’époque. Les sculptures d’église étaient aussi modelées en papier. Le XIXème siècle fut l’apogée du papier mâché avant l’apparition du plastique.
