Accrochage de dessins d’arts décoratifs au musée d’Orsay

La féérie des carapaces, dessiner pour créer

Salle 17

Le dessin d’art décoratif est le principal témoin de l’acte de création d’un objet d’art, parfois plus que l’objet même qui en est issu. Premier maillon d’une chaine d’interventions artistiques, techniques et parfois industrielles, le dessin concentre la volonté première de son auteur.
Le musée d’Orsay conserve une riche collection de ces dessins qui nous conduisent au plus près du geste du créateur.

Emile Reiber (1826-1893) Théière papillons 1878 Encre, encre de chine, crayon sur papier calque © Musée d'Orsay (dist. RMN-Grand Palais) / Patrice Schmidt
Emile Reiber (1826-1893)
Théière papillons
1878
Encre, encre de chine, crayon sur papier calque
© Musée d’Orsay (dist. RMN-Grand Palais) / Patrice Schmidt

L’animal fut une source d’inspiration constante et son utilisation pour créer des décors est bien antérieure au XIXe siècle. Les différents artistes dont les oeuvres sont exposées font preuve de démarches très diverses face à cette source d’inspiration traditionnelle que constitue le monde animal. Certains sont sensibles à l’aspect anecdotique des animaux quand d’autres sont influencés par la tradition japonaise ; certains privilégient le dessin d’observation et d’autres préfèrent recomposer les formes organiques.

Attribué à Claudius Popelin (1825-1892) Etude de guirlande fleurie et d'oiseau fantastique Entre 1870 et 1880 Encre et aquarelle © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Attribué à Claudius Popelin (1825-1892)
Etude de guirlande fleurie et d’oiseau fantastique
Entre 1870 et 1880
Encre et aquarelle
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Dans la diversité de ces approches réside la richesse de la culture graphique d’une époque où le dessin reste la voie privilégiée de la création.

Emile Gallé et le décor animalier

Salle 21

Les dessins présentés, qu’ils soient de la main du maître ou retravaillés par son atelier de dessin, sont des témoignages directs de l’activité créatrice d’Emile Gallé. Il écrit ainsi en 1880 que « ces modèles sur papiers sont de véritables originaux (…). Ils ont une valeur artistique propre, bien plus grande que la copie – si fidèle soit-elle – qui en sera faite sur les pièces mêmes (…) ».

Atelier d'Emile Gallé (1846-1904) Modèle des quatre faces de deux vases en faience Entre 1863 et 1930 Crayon, aquarelle et rehauts de gouache blanche et d'or © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Atelier d’Emile Gallé (1846-1904)
Modèle des quatre faces de deux vases en faience
Entre 1863 et 1930
Crayon, aquarelle et rehauts de gouache blanche et d’or
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Emile Gallé oppose sa foi dans l’inépuisable fécondité de la nature à la rengaine de l’épuisement de l’inspiration et de l’appauvrissement des formes qui traverse les arts appliqués à la fin du XIXe siècle. Il refuse la notion de stylisation qui, selon lui, prive les formes organiques de leur élan vital et trahit l’esprit de la nature. Il prône au contraire un retour à la force vitale et créatrice de la nature, qui passe par l’observation et le dessin. Il s’agit de déceler dans les structures organiques l’élan même de la vie, perceptible dans les innombrables capacités de survie des êtres. C’est cet élan fondamental qui doit traverser un art véritablement nouveau et lui donner son identité.

En savoir plus:

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/accrochage-de-dessins-darts-decoratifs.html

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