Commode d’époque Régence par Etienne Doirat

Commode en « tombeau » galbée en façade et sur les côtés, en placage d’amarante disposé en feuilles dans les encadrements. Elle ouvre par quatre tiroirs sur trois rangs : deux grands et deux petits et asymétriques en ceinture. Riche ornementation de bronzes ciselés et dorés : le cartouche frontal rocaille, chutes d’angles aux enroulements en feuilles de chêne, poignées et sabots feuillagés, des rosaces sur les côtés. Dessus de marbre rouge griotte des Flandres.

 Bien que non estampillée notre commode appartient par sa forme et ses ornementations de bronzes à un corpus identifié de la production d’Etienne Doirat, l’un des plus talentueux ébénistes sous la Régence.

Commode d’époque Régence par Etienne Doirat.
(c) Galerie Nicolas Lenté , Proantic

Etienne Doirat a été un des rares ébénistes de son époque à apposer son estampille, mais cela seulement a la fin de sa carrière. En trente ans d’activité il a produit un nombre significatif de pièces si l’on juge le volume par son inventaire après décès, mais la plupart de ses œuvres ne sont pas signées. Il s’agit en tout premier lieu de commodes qui constituent l’essentiel de sa production.

Commode d’époque Régence par Etienne Doirat. (c) Galerie Nicolas Lenté , Proantic

L ‘inventaire dressé le 14 juillet 1732, peu de jours après son décès, en mentionne un grand nombre, « en tombeau », « à la Régence », en « Esse », mais fait aussi état de grands bibliothèques, d’armoires, de buffets, de secrétaires, de régulateurs et de divers modèles de tables de jeu, de salon, de chevet. Ces meubles sont fréquemment habillés d’amarante ou de bois de violette, plaqués en feuilles ou marquetés de quadrillages. Il était, contrairement a ses confrères, propriétaire de son stock de modèles de bronze destinés à son usage exclusif, mentionné dans son inventaire comme « modeles de plomb imparfaits servant de garniture de commodes et autres ».

Commode d’époque Régence par Etienne Doirat. (c) Galerie Nicolas Lenté , Proantic

Doirat Etienne (1675-25 juin 1732)  
Descendant d’une famille d’artisans qui travaillaient depuis au moins un siècle dans le faubourg Saint-Antoine, il naît d’un père maçon, vers 1670, et obtient ses lettres de maîtrise dans les premières années du XVIIIème siècle. Il travaillera toute sa vie rue du Faubourg Saint-Antoine, ou dans ses alentours immédiats, pour une riche clientèle française et étrangère. Ses meubles, d’un caractère souvent somptueux, appartiennent pour la plupart au style en honneur sous la Régence.

Vous aimez aussi