Canon Porte-Cigares à système musical, Circa 1820

Attribué à la Maison Alphonse GIROUX Père, à Paris (1801-1840)- Atypique Canon Porte-Cigares en bois noirci et doré flanqué à l'arrière de son fût d'un Baril de poudre et Tambour militaire à vocation de réceptacle à allumettes et de Grattoir.Les trois pièces, campées sur un plateau nimbé de loupe d'Amboine, se dressent sur un socle circulaire mouluré en bois ébonisé pourvu à l'intérieur de sa base d'une Boîte à musique au mécanisme activé par une tirette frontale. A l'arrière de la culasse de la Bombarde, une clé-papillon active le système de projection des cigares disposés dans les alvéoles de sa bouche-à-feu. Le tout repose sur trois petits pieds boule. Création de la Première moitié du XIXe siècle.

FUMEROLES DE CIGARES Centré sur un plateau circulaire nimbé d'un exotique placage de loupe d'Amboine mouchetée, une offensive Bombarde positionnée sur un affût à deux roues arbore une bouche à feu creusée de sept cavités alvéolées promptes à accueillir les Cigares astucieusement propulsés  un-à-un au moyen d'une petite Clé- Papillon rivée au cul de sa culasse Réalisée en bois noirci en partie doré ou à rehauts or, cette pièce d'Artillerie emblèmatique de la glorieuse Epopée militaire des Guerres Napoléoniennes (1799-1814) est à l'arrière de son fût respectivement flanquée ,dans un savoureux esprit frondeur, d'un Baril de Poudre à canon aux cerclages moulurés , d'un menu Tambour de Grenadier à pied de la Garde Impériale,enjolivé sur son corps de cordelettes de coton bicolores et tirants en métal doré.Miniaturisés, ces subalternes  accessoires militaires font office pour l'un, de réceptacle à allumettes et, pour l'autre, de grattoir. Les trois élèments sont campés sur un socle en bois de poirier ébonisé au profil mouluré en doucine nanti frontalement d'une tirette permettant d'activer une boîte à musique- à deux mélodies- blottie dans la partie inférieure de sa base. Trois petits pieds en boule aplatie porte cet atypique comme récréatif Porte-Cigares destiné à une gente masculine de bon aloi encline à succomber, s'enniver dans la première moitié du XIXe siècle aux "charmes brûlants ", aux saveurs du puro castillan découvert par les  Soldats de l'Empereur lors de leurs Campagnes au- delà  des Pyrennées et pieusement emporté dans leurs havresacs*. Malicieusement jouteur, ce Nécessaire de Fumeur, assoçiant de façon tacite fonction utilitaire et hauts-faits historiques **, constitue un bel exemple  de la verve créative des fabricants d'"Articles de Fantaisie artistiques"dont la Maison Alphonse  Giroux père établie dans la capitale 7, rue du Coq Saint-Honoré fut dès les années 1820,aux côtés de la Maison Susse,"l'intarrissable pourvoyeuse". "Doyenne" en ce genre, cette vénérable institution connue en son temps pour "être toujours la première à donner le signal des inventions les plus curieuses" s'évertuera à proposer annuellement à sa fidèle clientéle parisienne comme européenne maints objets, bibelots "nouveaux" dont l'éclatante fantaisie, l'ingénieuse mécanique associées à"un bon goût et une originalité défiant toute critique raviss(ai)ent les regards". Similaire au notre, un Canon Porte-Cigares encore doté au revers de son socle  de l' etiquette apposée de la Maison A. Giroux ( Vente Sédart du 29 octobre 2025, Lot 185) conforte la parenté de ce modèle à cet Etablissement plébiscité par Auguste Barhelemy dans son ouvrage consacré à "L'Art de fumer, ou la pipe et le cigare.Poème en trois chants suivi de notes.." (Paris: Lallemand-Lepine, 1844,p. 40). En égrenant la presse de l'époque, on sait que la Maison A.Giroux , devançant ou attisant les "caprices" de la mode, proposa aux impénitents amateurs de Tabac  des coupe-cigares sous forme de Guillotine, une "petite Babouche Turque, joli et ingénieux briquet", des porte-allumettes  à figures de Diablotins "exquises et charmantes bagatelles" , .. Aussi attrayant que rare, ce singulier Canon Porte-Cigares à mécanismes ne manquera pas de susciter l'intêret de l'Amateur, du Collectionneur d'objets et accessoires de Fumeur liés à l'Histoire du Tabac au XIXe siècle.   * Nourisson, Didier, "Tabagisme et Anti-Tabac en France au XIXe siècle", in: Histoire, Société et Economie, 1988, N° 4, pp. 535-547 ** échos des Guerres post-Révolutionnaires menées sous la férule du Général Napoléon Bonaparte, des Conflits jalonnant le Premier Empire mais aussi allusion aux Decrets du 29 décembre 1810, du 12 janvier 1811 instituant le monopole des Manufactures de l'Etat sur la production du Tabac

Bois de poirier ébonisé; Loupe d'Amboine; Bois noirci peint avec rehauts or et polychrome; métal; cordelettes de fil de coton teint.
Dimensions: H.: 23 cm;- L. du Canon de sa bouche à feu à la clé de projection: 20,5 cm;- Diam.: 22 cm.
Travail parisien attribuable à la Maison Alphonse Giroux Pére. Première Moitié du XIXe siècle.
Circa 1820-1830 Provenance: Paris, Collection particulière.
Bel Etat de conservation. Polychromie, cordons  et tirants d'origine; Mécanisme musical grippé à réviser (non fonctionnel).