La rencontre de Cangrande II della Scala avec la princesse Elisabeth de Bavière (1350)
Huile sur toile, cm 79 x 60
Avec cadre, cm 95 x 78
Signé en bas à droite et daté 1845
L’œuvre considérée est attribuée au corpus pictural de Vincenzo Giacomelli, comme en atteste la signature apposée par l’artiste lui-même en bas à droite, ainsi que la date d’exécution, 1845 (au moment de la réalisation le peintre avait trente-trois ans). L’œuvre représente la rencontre entre le prince Cangrande II della Scala, vêtu de rouge au centre, et la princesse Elisabeth de Bavière, fille de Louis le Bavarois devenu plus tard l’empereur du Saint Empire Romain sous le nom de Louis IV d’Allemagne, a eu lieu en 1350, l’année où ils se sont mariés. Autour des figures des deux protagonistes, il y a, en effet, les nourrices de la jeune femme et, au premier plan à droite, un écuyer, tandis que dans le fond est visible précisément la ville de Vérone. L’année suivante Cangrande II della Scala deviendra Seigneur de Vérone et de Vicence (1351), et sera rebaptisé par le peuple "chien enragé", à cause de sa cruauté et de son gouvernement du poinçon de fer, qui l’ont conduit à être assassiné en 1359, laissant le témoin au fils Cansignorio qui, avec l’aide des princes de Carrare et de Padoue devint duc à sa place. Vincenzo Giacomelli est né à Grizzo di Montereale Valcellina le 3 avril 1812, fils de Giuseppe Giacomelli et d’Osvalda Rafael, et mourut à Venise en 1890. Sa formation eut lieu à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, qu’il fréquenta assidûment dès 1830. Son entrée dans le paysage artistique public eut lieu en 1837, lorsqu’il présenta un retable à une exposition organisée par l’institut vénitien. L’année suivante, en 1838, il obtint une importante reconnaissance du public et de la critique grâce à une série de peintures centrées sur la figure du doge Marino Faliero. Un autre succès a été enregistré en 1839, quand il a remporté le concours artistique organisé par le célèbre collectionneur et mécène Giacomo Treves. À partir de 1840, le peintre frioulan entreprend une intense activité d’exposition, participant aux plus grandes expositions artistiques du nord de l’Italie, en touchant des villes comme Trieste, Venise, Milan et Turin. En particulier, la période entre 1839 et 1845 l’a vu particulièrement actif dans la ville piémontaise. En 1846, Giacomelli épousa la parisienne Vittoria Handin et ouvrit à Venise, chez les Tolentini au pont du Malcanton, son propre studio. Depuis ces années, l’artiste s’est distingué dans l’exécution d’épisodes de l’histoire ancienne, montrant une forte prédilection pour le passé glorieux de Venise. Parmi les œuvres qui lui ont confirmé une affirmation significative, on compte en particulier, le Diomede fuit en cachant le Palladio (1839, Venise, Galeries de l’Académie) et l’Antonio Loredan et le siège de Scutari (1845, Trévise, Musée Civique), ce dernier réalisé dans la même année que l’œuvre considérée ici. Le cycle de six peintures consacré au siège de Venise (1848-1849), présenté à la XVL édition de la Società Promotrice delle Belle Arti di Torino de 1866, auquel il exposa avec une certaine constance au fil des ans. Cette séquence pittoresque - qui comprend des titres tels que Le peuple dirigé par Daniele Manin prend l’arsenal, Offres à la patrie, Bataille à l’hôtel de la cloche à Mestre, La mort héroïque du lieutenant colonel Rossaroll, Les Autrichiens chassés du Fort de Saint-Antoine et Bombardement de Venise - s’allie à d’autres œuvres du même thème réalisées par l’artiste, possédant une haute valeur iconographique relative à la défense héroïque de la ville par l’armée autrichienne. Il est crucial de souligner que la réalisation de ces peintures, qui ont bénéficié d’une transposition lithographique à Lemercier à Paris, a eu lieu "en prise directe" par Giacomelli, qui a travaillé non seulement en tant que peintre, mais aussi celle d’officier de la République vénitienne. Il participa aux expositions de la Société Promotrice des Beaux-Arts de Gênes, aux éditions de 1856, 1858, 1862, 1865, 1868 et 1875, tandis qu’en 1877 il exposa à l’Exposition Nationale des Beaux-Arts de Naples.
L’œuvre nous montre le style de Giacomelli, qui reflète sa formation à l’Académie de Venise et les influences du romantisme historique, avec une attention particulière au rendu émotionnel et narratif des scènes. Giacomelli se distingue par sa capacité à conjuguer une rigueur formelle de matrice académique, visible également dans le coup de pinceau précis et réaliste, avec un sentiment romantique et narratif, où la lumière est utilisée de manière fonctionnelle pour mettre en valeur les visages et les corps au premier plan, amplifiant le pathos de la scène.













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