Elisée Maclet " le Moulin de la Galette" vers 1940 - Ecole de Montmartre

Tout le charme et la fraîcheur d'écriture d’Elisée Maclet pour un de ses thèmes de prédilection, le moulin de la galette sur la butte Montmartre.
Une écriture aisément reconnaissable à son dessin « fruste » et ses accords de couleurs, mais d'une évidente sincèrité. Un peintre qui reste incontournable dans la ferveur artistique de Montmartre au début du XXème siècle.

Elisée Maclet est née 12 avril 1881 à Lihons dans la Somme, d’une mère blanchisseuse et d’un père jardinier, qui exerce aussi les fonctions de sacristain auprès de l’abbé Deleval.
Devenu aide jardinier et enfant de choeur, Elisée Maclet côtoie le curé Deleval, aquarelliste à ses heures et qui lui offre sa première boîte de couleurs.

En 1906 il quitte sa Picardie pour Paris et la butte Montmartre.
Maclet exercera bon nombres de petits métiers, témoignages de sa personnalité modeste contrastant par ce trait de caractère à bon nombre de ses confrères et amis peintres.

Il est le premier à cette époque à dépeindre Montmartre avec une autre technique que l’impressionnisme, inventant un style très personnel marqué par la simplicité et qui inspirera bien d’autres peintres.
Il vend ses toiles et les marchands d’art de Paris n’hésitent pas à accrocher ses oeuvres à côté de celles de ses illustres contemporains.

Maclet fait la connaissance de Knudsen, un antiquaire de l’avenue George V qui le présente en 1923 au baron Von Frey, riche industriel autrichien, qui le prend sous contrat.
Dégagé de toute contrainte matérielle il est libre de peindre et peut se laisser aller à l’exaltation de la couleur.
Un observateur éclairé dira : « Depuis Van Gogh, je n’ai jamais vu aucun peintre employer la couleur pure comme vous le faites ».

Le baron se réservait la plupart des oeuvres de Maclet qu’il envoyait aux Etats-Unis à de riches collectionneurs et en les faisant entrer dans de nombreux musées américains, Détroit, Princeton et européens.
Mal inspiré par ceux qui jalousaient sa réussite, il rompt son contrat avec son mécène autrichien en pleine crise économique.
Nous sommes en 1933 et c’est le début d’une période difficile matérielle et sentimentale. Maclet sombre dans l’alcoolisme et il est interné à Sainte-Anne.

Après 1935, le peintre peint à nouveau les rues de Paris avec précision, les toiles sont plaisantes, avec des couleurs fraîches et poétiques.
Pendant la seconde guerre mondiale, dans Paris occupé, Maclet peint symboliquement Paris sous la neige.
Après la guerre, la galerie Norvins organise sous le titre « Autour du Moulin » une exposition de ses oeuvres récentes. Le critique André Warnod écrira dans la préface du catalogue : « Sous son pinceau, tout s’organise miraculeusement…dans un tableau heureux exprimant la joie de vivre ».
En 1957, la galerie Nicolas Poussin organise sous la direction de Marcel Guicheteau la première rétrospective de l’artiste.
Ce dernier avec Jean Cottel éditerons plusieurs livres et le catalogue raisonné du peintre.

D’une oeuvre de Maclet, il émane toujours, à la fois, une verdeur, une douceur et une joie enfantine.

Huile sur toile, en parfait état, signée « E. maclet » en bas à gauche.
Dimension : 35 x 27cm hors cadre et 49,5 x 41,5cm avec son cadre en bois et stuc doré de la Maison RG.