Intense et superbe tableau du poète et peintre italien Filippo de Pisis, archivée par l’ « Associazione per Filippo de Pisis » le 11 février 2025, sous le numéro : 06165. (voir photo)
L’oeuvre est manuscrite au dos « Il Parigi con la Torre Eiffel, 1928 », date de son retour à Paris et période charnière du peintre.
Un tableau majeur, empreint de mélancolie et de poésie. Avec un travail sur la matière et une palette de couleurs sourdes, des gris-bleus, du grège, du rouge brique, une touche ocre comme une tâche de lumière, le peintre représente son Paris : vision dans l'ombre du profil tutélaire de la Tour Eiffel surplombant les immeubles aux lignes horizontales, traversées en rythme par les verticales des arbres et au milieu de tout, un être solitaire.
Une oeuvre qui exprime, non une réalité ou une image iconique de Paris, mais l’intimité et la profonde intériorité d’un peintre, Filippo de Pisis.
Pseudonyme de Luigi Filippo Tibertelli, Filippo de Pisis naît le 11 mai 1896 à Ferrare en Italie au sein d’une famille pieuse et fortunée, la famille des marquis Tibertelli, descendante d’un condottiere de Pise établit au XIVème siècle à Ferrare.
Il s’initie à la peinture avec un maître ferrarais, Odoardo Domenichini et étudie la philosophie à l’université de Bologne.
Il s’intéresse très tôt à la poésie métaphysique et se fait connaître avec la publication d’une première plaquette de poésie en 1915, lui donnant à rencontrer Giorgio de Chirico qui l’influencera fortement sur ses premiers tableaux.
Il fait également la connaissance du frère de Chirico, Alberto Savinio, et en 1917 de Carlo Carrà.
Ils sont les premiers représentants de la peinture métaphysique.
En 1919, Pisis s’installe à Rome.
Le caractère très émotionnel de ses poésies se matérialise de plus en plus dans sa peinture.
Il prend conscience de son homosexualité et à cette époque devient ami avec Julius Evola.
Il verse dans un certain ésotérisme qui se traduit dans son oeuvre.
Après un premier court séjour à Paris, il revient dans la capitale en 1925 pour y demeurer jusqu’en 1939. Il cherche de nouvelles inspirations.
Il fait une exposition personnelle en 1926, présentée par Carlo Carrà à la salette Lidelde Milan, puis à Paris la galerie au Sacre du Printemps, avec une présentation de Georgio de Chirico.
Il fait partie du groupe des Italiens de Paris comprenant Chirico, Savinio, Campigli, Mario Tozzi, Renato Paresce, Severo Pozzati.
Le critique d’art Waldemar George écrira la première monographie de Filippo de Pisis en 1928, présentée à l’exposition « Appels d’Italie » de la Biennale de Venise en 1930.
En mai 1936 il expose cinq tableaux à l’exposition « Art italien des XIXème et XXème siècle » au musée du Jeu de Paume.
En 1939 il retourne vivre en Italie, à Milan, mais son atelier de la via Rugabella est détruit par une bombe lors de la seconde guerre mondiale.
Entre 1943 et 1949 il s’installe à Venise où il mène une vie dispendieuse et parfois extravagante.
Il y fait la connaissance du jeune peintre Silvan Gastone Ghigi dont il devient le mentor.
Ensemble ils vont vivre à Paris entre 1947 et 1948.
Filippo de Pisis est alors atteint des premiers symptômes d’athérosclérose.
Hospitalisé les trois dernières années de sa vie, Villa Fiorita à Brugherio au nord de Milan, il décèdera le 2 avril 1956.
Huile sur panneau de bois, en parfait état, signée « DE PISIS » en bas à droite, titrée et datée au dos (citer plus haut), accompagnée de la mention « L’Arte Moderna- Fratelli Faber Edit - T 27 (couvert + p 266) »
Avec son certificat. (Photo)
Dimension : 45,5 x 36,3cm hors cadre et 61,2 x 51,2cm avec son cadre en bois de la Maison R.G.