Hercule enfant tenant un blason
Italie du Nord, XVIIᵉ siècle
Marbre blanc et noir
67 × 30 × 19 cm
Sculpté dans un marbre blanc reposant sur une terrasse ornée d’un cartouche en marbre noir, cet Hercule enfant se tient debout, la jambe droite légèrement fléchie, tenant de la main droite un blason et s’appuyant de la gauche sur sa massue, attribut emblématique du héros. Son visage au front bombé, aux joues pleines et au nez retroussé, encadré de boucles profondément creusées, exprime à la fois vigueur et innocence. Les doigts effilés et les formes potelées traduisent la sensibilité naturaliste du sculpteur.
Ébauché à l’arrière, le marbre était probablement destiné à être exposé dans une niche de galerie ou de cour, où il contribuait à glorifier le propriétaire du palais.
Au-delà de sa fonction décorative, cette représentation véhicule un message moral et philosophique inspiré de l’humanisme renaissant. Hercule y incarne l’idéal du bon prince, symbole de vertu, de force et d’équilibre, modèle éthique et politique des élites de la Renaissance et du Baroque.
Sur le plan stylistique, ce jeune Hercule potelé, au visage rond et à la chevelure animée, évoque les putti sculptés par les artistes d’Italie du Nord au XVIIᵉ siècle, notamment en Lombardie et en Vénétie, dont les ateliers prolongèrent la tradition renaissante en l’imprégnant d’un souffle baroque.
Bibliographie comparative :
- C. Avery, Sculpture in Italy 1500–1600, New Haven & London, 1996.
- F. Caglioti, La Scultura del Seicento in Lombardia, Milan, 2002.
- F. Rossi (dir.), La Scultura in Liguria e Lombardia nel Seicento, Gênes, 2008.