Jean PUY (1876 – 1960), Nu de dos, 1914

Huile sur toile. Signé et daté en bas à droite. 65 × 45 cm.

Membre éminent du groupe des Fauves, Jean Puy partage dès 1905 l’aventure picturale de Matisse, Derain, Vlaminck et Marquet. Élève de Tony Tollet à Lyon, puis de Jean-Paul Laurens à Paris, il développe très tôt un goût pour les harmonies franches et la simplification des formes, qu’il applique volontiers au thème du nu et à la vie intime de l’atelier.

Réalisé en 1914, ce Nu de dos témoigne d’une période charnière où la fougue fauve s’apaise au profit d’une écriture plus structurée. Le corps féminin, vu de dos, se détache avec douceur sur un décor d’intérieur baigné de tons sourds – verts, bruns et bleus – où résonne encore l’écho du colorisme audacieux de ses débuts. Par le modelé souple des chairs, la retenue du geste et l’équilibre de la composition, Puy révèle un sens aigu de la mesure et une sensibilité intimiste rare.
Entre rigueur formelle et sensualité contenue, ce tableau résume la poésie discrète et la force tranquille de Jean Puy à la veille de la Grande Guerre.

Présent dans les plus grands musées français et étrangers — de Paris (Musée d’Art moderne, Centre Pompidou, Petit Palais) à Saint-Tropez, du MET de New York au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg — Jean Puy occupe une place essentielle dans l’histoire du fauvisme et de la peinture française du début du XXᵉ siècle.