Attribuée à ClaudeGALLE (1759 - 1815)
Hauteur29 cmDiamètrede la base 14 cm
Bibliographiecomparative:
- É.Dumonthier, Les bronzes du mobiliernational : Bronzes d’Éclairage et de Chauffage, Paris, 1911, pl. 36, fig.5.
- H.Ottomeyer et P. Pröschel, VergoldeteBronzen, tome 1, Munich, 1986, p. 326.
- J.P.Samoyault, Pendules et bronzesd'ameublement entrés sous le Premier Empire, Paris, 1989, p. 175, fig. 155.
Élégante paire de flambeaux en bronzefinement ciselé et doré mat et poli, ornés chacun de trois têtes d’égyptiennes situéesau sommet du fût. Les bobèches de forme arrondie sont décorées par une frise d’entrelacset un élégant guillochage. Le fût, de forme tronconique, est cannelé. Il reposesur trois paires de pieds nus et sur une base circulaire à décor de palmetteset de raies de coeur.
Ilest fort probable que cette paire de flambeaux ait été réalisée d’après unprojet du célèbre dessinateur Charles Percier (1764-1838), comme l’atteste undessin conservé au musée des Arts décoratifs de Paris (CD3855, fol. 53, N. 803).Ce dessin aquarellé fait partie d’un petit album qui servait de catalogue à unbronzier parisien, sur lequel le projet central correspond en tous points ànotre paire de flambeaux, avec le même fût tronconique sommé de trois têtes d’égyptienneset reposant sur des pieds nus.
Cetype de flambeaux est traditionnellement attribué au célèbre bronzier ClaudeGalle, par comparaison avec ceux qu’il livra en 1804 pour le château deFontainebleau. Cette livraison nous est décrite comme comportant « deux paires [de flambeaux] à trois têtes ».Une paire de ce modèle se trouvait en 1807 dans le salon des aides de camp del'Empereur : « deux paires de flambeaux en cuivre ciselé et doré,à fûts ronds, ornés de trois figures et de leurs pieds, d'ornements et depalmettes » (Fontainebleau, Archives du Musée).
Cemodèle a été décliné avec plusieurs variantes, certains flambeaux étant ornésde vestales, d’autres de têtes d’égyptiennes ou encore du buste de Diane ou detêtes d’hommes casqués.
ClaudeGalle (1759-1815) est considéré comme l’un des plus importants bronziers de lafin du XVIIIe siècle et de l’Empire. Reçu maître doreur en 1786, il s’établitd’abord rue du Four puis au 60 rue Vivienne à Paris. Après avoir collaboré,avec Antoine-André Ravrio et Jean Hauré, à l’élaboration de bronzes destinésaux palais royaux, il fit sa renommée sous l’Empire, période durant laquelle ilfournit de nombreux bronzes d’ameublement pour les différents palais impériaux :les Tuileries, Fontainebleau, Compiègne, Rambouillet, Le Grand et Petit Trianonà Versailles, Saint Cloud et Meudon. Il envoya aussi des pièces dans des palaisitaliens : celui de Stupinigi près de Turin et celui de Monte Cavallo près deRome. Il est le principal concurrent de Philippe Thomire avec lequel il poussal’art et la maîtrise du bronze au sommet. Tous les plus grands musées du mondeconservent des œuvres de Claude Galle (châteaux de Versailles, Fontainebleau,Compiègne, Victoria & Albert Museum etc.).
Cettepaire de flambeaux est en parfait état. Sa dorure au mercure d’origine neprésente que de très légères et rares traces de frottement sur la base.