Assomption de la Vierge Marie, Aquarelle att. A. DEVERIA (1800 – 1857) d’après MURILLO

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Attribuée à Achille DEVERIA (1800 – 1857) 
D’après Bartolomé Esteban MURILLO  
Aquarelle sur papier 
Dimensions : hauteur : 30 cm ; largeur : 23 cm   

La Vierge Marie, vêtue d’une robe blanche et d’un manteau bleu, est élevée dans le Ciel par des angelots, dans un mouvement de spiral formé par des nuages. La Mère du Sauveur, au visage éternellement juvénile, a le regard tourné vers le Ciel où semble l’attendre son Divin Fils vers lequel elle tend la main.  

Ce dessin est une copie fidèle du tableau de Bartolomé Esteban Murillo conservé au musée de l’Ermitage, à Saint Pétersbourg, dénommé l’Assomption Walpole, du nom de son dernier propriétaire privé. Si plusieurs œuvres de Murillo représentant l’Immaculée Conception sont connues et peuvent être rapprochées, au niveau de la composition, à l’Assomption Walpole, cette dernière est la seule représentation de l’Assomption de la Vierge Marie réalisée par le Maître espagnol qui nous soit parvenue. Un dessin préparatoire appartenant au Staatliche Museum de Berlin est également connu, mais présente d’importantes différences par rapport au tableau de l’Ermitage, et est probablement à rapprocher d’une œuvre du même sujet, aujourd’hui disparue. 

Ce thème de l’Assomption connut un grand succès dans la peinture occidentale à partir du XVIè siècle, et plus particulièrement après le Concile de Trente qui réaffirma cette croyance avec force. Ce thème connut même un véritable triomphe en Espagne, où l’image de la « Purisima » jouit d’une grande popularité qui perdure aujourd’hui encore.  

Dans cette aquarelle, la Très Sainte Vierge Marie est miraculeusement enlevée au ciel par des séraphins. La chaleur des tons, le geste de la Vierge et son drapé tumultueux emportent le fidèle dans un mouvement ascendant caractéristique de la peinture religieuse baroque, dont Murillo fut un des plus grands représentants. Cette représentation répond parfaitement aux préconisations formulées par Francisco Pacheco, peintre sévillan et théoricien de l’art religieux, qui fut le beau-père de Velasquez. En effet, celui-ci pensait qu’il convenait de peindre la Vierge Marie âgée d’environ 12 ou 13 ans, aussi belle et parfaite qu’un pinceau humain pouvait la représenter, en tunique blanche et manteau bleu, illuminée d’un soleil d’ocre et de blanc qui englobe toute l’image. Ces recommandations s’appuient, entre autres, sur les visions de Sainte Beatriz da Silva, fondatrice de l’ordre des Conceptionnistes, qui marquèrent l’art de la Contre-Réforme. En effet, c’est à partir de cette période qu’on ne représenta plus les vêtements de la Vierge Marie en rouge et bleu comme on le faisait jusqu’alors.    

Bartolomé Esteban Murillo (1617 - 1682) est un peintre baroque espagnol issu d’une famille d’origine modeste. Adolescent, il étudie la peinture dans l’atelier de Juan del Castillo, où il resta près de 10 ans. Ce n’est qu’à partir de 1646 qu’il devint célèbre, avec les toiles du petit cloître des Franciscains, à Séville. C’est le début d’une magnifique carrière, qui se déroulera presque tout entière dans sa ville natale. Murillo travailla essentiellement pour les églises et couvents de Séville, pour lesquels il réalisa d’importantes suites de tableaux (cathédrale Sainte Marie la Blanche, couvent des Capucins, Hôpital de la Charité etc.). A travers cette abondante production religieuse, Murillo exprime un mysticisme sincère aux accents adoucis et parfois conventionnels. Mais il se révèle aussi comme un portraitiste de talent, avec un sens heureux de l’introspection. Enfin, il sait dépeindre avec exactitude la vie populaire dans des scènes de genre traitées avec un modernisme qui annonce l’art du XVIIIè siècle.  Avec Murillo, c’est tout l’art Sévillan qui offre, dans le domaine de la peinture, le visage d’une autre Espagne, opposant à la splendeur de la capitale la puissance des ordres religieux et la richesse de ses négociants. Si Murillo reste influencé par Velasquez, dans l’atelier duquel il fit un bref passage, son art s’en distingue nettement en traduisant l’élan naturaliste en formules académiques et ornées. La religiosité de Murillo est accommodante, sa narration, familière, éloignée des abstractions formelles aussi bien qu’intellectuelles : la peinture reste pour lui la « Bible des pauvres », mais avec un grand raffinement de moyen.  Tous les plus grands musées du monde conservent aujourd’hui des toiles de Murillo (musée du Louvre à Paris, du Prado à Madrid, de l’Ermitage à St Pétersbourg, la National Gallery de Washington etc.).

Achille Devéria est un peintre, illustrateur et graveur français de l'époque romantique, né le 6 février 1800 à Paris et mort le 23 décembre 1857. Il suivit tout d'abord les cours de peinture d'Anne-Louis Girodet puis ceux de Louis Lafitte, dessinateur du roi. Achille Devéria exerça son art dans des genres divers. On lui doit des tableaux religieux et des aquarelles fort recherchées. Il est le premier qui ait su appliquer la couleur à la lithographie, avec l'aide de Motte qui effectuait les tirages. En 1849, Devéria est nommé directeur du département des Estampes de la Bibliothèque nationale et conservateur adjoint du département égyptien du Louvre. Il passe ses dernières années à voyager en Égypte, dessinant et transcrivant des inscriptions.