Charles-Alexandre Bertier (1860-1924), Le Lac Bernard, à La Pra de Belledonne

Charles-Alexandre BERTIER (1860-1924)
Le lac Bernard, à la Pra de Belledonne
Huile sur toile signée en bas à gauche, contresignée et située au dos,
 présentée dans un cadre en bois et stuc doré
Dimensions :  33 x 46 cm

Charles-Alexandre Bertier naît le 1er octobre 1860 à Grenoble dans une famille de gantiers. Il est le cadet d’une famille de sept enfants. Sa famille jouit d’une situation confortable, ce qui lui permet d’entrer au petit séminaire du Rondeau en octobre 1872, où il suit les cours de dessin de l'abbé Laurent Guétal auprès duquel il apprend la rigueur de la composition. Le choix de ses sujets (les plaines, les forêts, les bords de rivières, les rochers et les sommets enneigés) est également un héritage de Guétal.
Bertier est admis à l'École des beaux-arts de Paris où il retrouve son Jean-Alexis Achard. Il a exposé plusieurs fois au Salon, notamment en 1894 où sa Vallée du Vénéon au plan du Lac (musée de Grenoble) obtient une mention honorable. Ses qualités de peintre de paysage et de représentant du Dauphiné lui valent une reconnaissance nationale, comme en témoigne le décor qu’il réalise en 1900, pour le restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon à Paris (Coucher de soleil sur la chaine de Belledonne). Titulaire de 31 récompenses, en France comme à l'étranger, il est membre de la Société des artistes français, membre fondateur de la Société des peintres de montagne et membres de plusieurs jurys. Son atelier, situé 31 route d'Eybens, dans le quartier Exposition-Bajatière, est détruit en 1913 par un incendie, il ne reste plus rien de ses œuvres (dessins, peintures et manuscrits) qui y étaient entreposées. Il reprend son travail en peignant les massifs de l'Oisans, de Suisse et du Mont-Blanc, afin d'exposer aux Salons de Paris, de Grenoble et de Lyon jusqu'à son décès qui survient le 26 juillet 1924. Il est inhumé au cimetière Saint-Roch de Grenoble.
Avec son maître, l’abbé Guétal, Bertier est un des membres éminents de l'École dauphinoise, initiée par Jean Achard, et spécialisée dans les paysages de montagne, présentés de manière grandiose et spectaculaire.
Bertier est à la fois un peintre réaliste et à la recherche du spectaculaire. Ainsi, son œuvre est à mi-chemin entre l’académisme et l’audace : la réalisation et la composition de ses tableaux font preuve d’un certain académisme, mais sa technique et ses méthodes de travail sont tout à fait modernes. Dès ses débuts, Bertier adopte une touche enlevée particulièrement reconnaissable. De petits empâtements ponctuent la surface de la couche picturale en touches dynamiques. Cette facture aléatoire et spontanée montre l’audace du peintre qui s’éloigne de la tradition académique. Son style réside dans les couleurs qu’il choisit et la précision de ses atmosphères. D’une manière générale, ce sont les couleurs vives qui caractérisent son œuvre.
Cette recherche de l’effet spectaculaire inscrit Bertier dans une certaine tradition romantique, voire même impressionniste. En cherchant à retranscrire les effets extraordinaires, il s’écarte de la simple description objective d’un lieu. Il ne se limite pas à un constat, mais il a la volonté de mettre en scène la nature, dans ce qu’elle a de spectaculaire, de dramatique ou de poétique.
Les lacs de montagne sont des motifs récurrents dans les premiers plans des œuvres de Bertier. Les compositions de ces paysages sont de véritables démonstrations de la rigueur mathématique avec laquelle il équilibre les masses dans ses tableaux.

Etat : toile d'origine présentant quelques très légers manques ; le cadre comporte quelques éclats.