Imposant bracelet de cheville en alliage cuivreux, à large anneau ouvert orné de six moulures saillantes. Patine granuleuse et oxydée, témoignant de l’ancienneté et de l’usage rituel de la pièce.
Ces parures, parfois lourdes et volumineuses, étaient utilisées comme monnaies d’échange et constituaient également une dot de mariage. Ce type de bijou-monnaie, appelé Djokélebalé ou Nsoukou, illustre la double valeur esthétique et sociale des productions Kota et Mbete de l’Est du Gabon.
Les Kota, établis dans une région riche en minerai de fer, confiaient au forgeron – également sculpteur – la fabrication des outils agricoles, armes rituelles, figures de reliquaire et parures. Les bijoux en cuivre, lorsqu’ils étaient trop volumineux pour être portés, servaient de monnaie traditionnelle et circulaient dans la région équatoriale : du Gabon au Congo-Brazzaville, en passant par le Cameroun.
Une pièce ethnographique rare, à la fois objet de prestige, monnaie et parure, caractéristique de l’art métallurgique Kota/Mbete de la fin du XIXe – début du XXe siècle.