Les Martigues
Huile sur toile signée Savigny en bas à droite
62 x 92 cm
Henry Malfroy : un pinceau dans la tourmente
Henry Malfroy, de son nom complet Charles Henri Malfroy, est un peintre français né le 15 janvier 1895 à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Issu d’une famille d’artistes, il est le fils du peintre Charles Malfroy, dont l’influence se reflète dans ses premières œuvres. Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Paris où il développe un style personnel tout en restant proche de l’esthétique impressionniste. Son travail se distingue par une grande sensibilité à la lumière, particulièrement celle des paysages méditerranéens qu’il affectionne. Il peint avec vivacité les ports du sud de la France, les bords de mer du Var et des Bouches-du-Rhône, mais aussi des vues urbaines de Paris et des scènes de la Seine, alliant rigueur du dessin et liberté dans la touche.
Malfroy participe activement à la vie artistique parisienne dans les années 1920 et 1930. Il expose notamment aux Salons des Artistes Français et des Indépendants. En 1928, son œuvre est présentée dans le cadre des concours d’art aux Jeux olympiques d’Amsterdam, une initiative aujourd’hui méconnue qui liait art et sport dans l’idéal humaniste du mouvement olympique de l’époque. Il signe parfois ses tableaux sous le pseudonyme de “Savigny”, ce qui a contribué à quelques confusions dans l’attribution de certaines de ses œuvres, d’autant plus que son style est parfois proche de celui de son père.
Son existence prend un tournant tragique avec l’Occupation allemande. Résistant engagé, Henry Malfroy est arrêté par les autorités nazies et déporté au camp de concentration de Buchenwald, où il meurt le 27 avril 1945, quelques jours seulement avant la libération du camp. Il est aujourd’hui reconnu non seulement pour la qualité de son œuvre picturale, mais aussi pour son engagement patriotique. À titre posthume, il a été décoré de l’Ordre de la Libération, l’une des plus hautes distinctions françaises, honorant son sacrifice au service de la liberté. L’ensemble de son œuvre, marquée par la lumière du Midi et la tragédie de son époque, témoigne d’une vie d’artiste profondément enracinée dans son siècle.