Présence d’une étiquette au dos indiquant : MAISON TOUSSAINT / PARIS 13, Rue du Dragon, 13 / P. FERRET, Neveu / SUCCESSEUR / EMBALLEUR DE LA DIRECTION DES BEAUX-ARTSNOIROT 3.
Exposition : Tableau exposé sous le numéro 314 lors du Salon de Toulouse de 1902 organisé par l’Union Artistique de Toulouse.
Émile Noirot fut l’élève de son père Louis Noirot, puis de François Louis Français, Charles Daubigny et Alexandre Cabanel. Il suivit des cours à l’Académie Julian à Paris et fréquenta l’atelier du sculpteur Emmanuel Frémiet. il développe très tôt une sensibilité particulière pour la lumière et les paysages, notamment ceux de la Loire et du sud de la France.
S’il demeure attaché à sa région natale et à la représentation des bords de Loire, Émile Noirot voyage abondamment et se laisse séduire par les ports méditerranéens, leurs atmosphères claires et leur activité pittoresque. Ses toiles traduisent une fascination pour les grands voiliers, la vie maritime et les scènes de quai, qu’il rend avec une énergie picturale et une touche vigoureuse.
Le présent tableau illustre parfaitement cette orientation. La composition met en valeur une enfilade de voiliers amarrés, leurs coques sombres contrastant avec les voiles claires et les cordages tendus. Au premier plan, le grand bateau occupe toute la hauteur, offrant un puissant effet de perspective et une monumentalité presque théâtrale. Sur la gauche, les silhouettes des figures féminines et des marins animent le quai, apportant une dimension humaine à ce décor maritime.
La touche de Noirot est large, vive, parfois presque hachée. L’artiste emploie une pâte généreuse, travaillant en empâtements pour rendre la matière des nuages ou l’éclat des reflets dans l’eau. Le ciel, d’un bleu lumineux parsemé de nuées roses et blanches, occupe une grande partie de la composition et contribue à l’atmosphère vibrante et ensoleillée. La palette, dominée par des bleus clairs, des ocres et des bruns chauds, confère à l’ensemble une harmonie chromatique à la fois subtile et puissante.
Cette œuvre témoigne de l’intérêt de Noirot pour les effets de lumière et de mouvement : l’animation du port, la variation des tonalités sur la mer, la juxtaposition des plans. On y retrouve cette veine impressionniste qui irrigue ses paysages, sans pour autant renier une construction solide héritée de sa formation académique.
Il exposa au Salon de Paris, puis au Salon des Artistes Français à partir de 1889. Il exposa également à Saint-Pétersbourg, Londres, Bruxelles, Venise, Chicago, Anvers, Mulhouse et dans d’autres lieux.
Il obtint une distinction à l’Exposition Universelle de 1889, des médailles en 1891 et 1893, ainsi qu’une médaille de bronze à l’Exposition Universelle de 1900.
Il fut nommé peintre auprès du Ministère de la Marine et fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1902.
Les peintures d’Émile Noirot sont conservées dans plusieurs institutions muséales, parmi lesquelles le Musée d’Orsay à Paris, le Musée des Beaux-Arts de Lyon, le Musée Joseph-Déchelette de Roanne, le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne, ainsi que les musées du Puy-en-Velay, de Saint-Jean-de-Maurienne ou de Toulon.