Ancienne Montre Gousset à Coq et Chatelaine en Or 18K. Angleterre, 1745

Merveilleuse pièce de haute horlogerie anglaise du XVIIIe siècle, cette montre gousset à coq est un chef-d’œuvre signé par John Shaw, prestigieux horloger actif à Londres vers le milieu du XVIIIe siècle. La pièce est datée avec une précision totale de l’année 1745, grâce aux poinçons officiels gravés à l’intérieur du boîtier. Ces marques ne garantissent pas seulement l’authenticité et la pureté de l’or, mais servent aussi de témoins historiques d’une époque de raffinement technique et artistique inégalé.

La montre est composée de deux boîtiers en or massif 18 carats. Le boîtier extérieur, de plus grande taille et muni d’une charnière, mesure 48 mm de diamètre et est richement repoussé d’une scène en relief représentant une scène galante classique : un gentilhomme adoptant une attitude courtoise face à une dame assise. Tout le pourtour du boîtier est orné d’une frise de volutes et d’éléments floraux qui encadrent la scène centrale, ajoutant texture et dynamisme à la composition. Le boîtier intérieur, plus sobre, est en or lisse, de 41 mm de diamètre, et conserve intacts les poinçons anglais certifiant une fabrication londonienne. Les deux boîtiers se trouvent dans un état de conservation exceptionnel, ce qui est d’autant plus remarquable pour une pièce datant de près de trois siècles.

Le cadran, en émail blanc, présente des chiffres romains noirs et des aiguilles en acier bleui de type lance. L’ensemble conserve son verre bombé d’origine. Le mouvement à coq est visible en ouvrant le couvercle arrière, et présente une platine richement ajourée et gravée, avec des motifs floraux, une tête de lion et des éléments ornementaux de style rococo. Il est clairement signé “Jn. Shaw – London”, accompagné du numéro de série 503. La qualité de la gravure, l’harmonie des éléments techniques et la propreté du mouvement reflètent une pièce d’école supérieure, exécutée avec une maîtrise exceptionnelle.

Comme si cela ne suffisait pas, la montre est accompagnée de sa spectaculaire chatelaine également en or, composée de plusieurs médaillons articulés présentant des scènes mythologiques et allégoriques en relief. La partie supérieure montre une figure masculine entourée de chérubins ou d’amours. Plus bas, une dame classique apparaît assise aux côtés d’un enfant en posture d’enseignement ou de lecture, et une troisième scène représente une figure féminine tenant un livre. Cette structure ne fait pas qu’embellir et compléter la montre, elle constitue à elle seule une œuvre d’art digne d’être exposée dans un musée. Sur le côté droit pend une clé de remontage gravée et décorée, et sur le côté gauche un petit flacon à essence ou reliquaire en forme de capsule, également en or travaillé.

Ensemble, cette montre et sa chatelaine forment un ensemble harmonieux et exceptionnel, tant par sa valeur esthétique qu’historique. C’est une pièce qui incarne le bon goût et la précision de l’horlogerie du XVIIIe siècle. Idéale pour les musées, les collectionneurs avertis ou comme pièce maîtresse d’une collection privée de haut niveau. Un joyau unique qui nous relie directement à l’élégance, à la technique et à la sensibilité artistique de l’Angleterre georgienne.

Une pièce aussi riche et détaillée parle d’elle-même. Il est impossible d’ignorer cette merveille du XVIIIe siècle.

Dimensions : 17 cm (6.7 in). Diamètre : 48 mm (1.89 in). Poids : 155,5 g.

Histoire de John Shaw

John Shaw fut un horloger anglais actif à Londres durant la première moitié du XVIIIe siècle, une époque d’apogée pour l’horlogerie britannique. Il était enregistré comme maître horloger à Threadneedle Street, un quartier emblématique du centre financier londonien, où exerçaient également d’autres horlogers renommés. Son activité documentée s’étend d’au moins 1730 jusqu’au début des années 1750, et son œuvre fait partie de l’héritage important qui consacra l’Angleterre comme grande référence de l’horlogerie européenne au XVIIIe siècle.

Les montres signées par John Shaw sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs, tant pour leur qualité mécanique que pour le raffinement artistique de leurs boîtiers. Il est fréquent de retrouver dans ses œuvres des décorations florales ou des scènes gravées sur les platines, une pratique typique de l’horlogerie anglaise de l’époque georgienne. Les mouvements à coq qu’il produisait reposaient sur le système à fusée, qui compensait la force du ressort pour offrir une marche plus régulière.

La signature de Shaw apparaît généralement sous la forme “Jn. Shaw, London”, et ses montres furent presque toujours réalisées avec des boîtiers en métaux précieux comme l’or ou l’argent, destinées à une clientèle aisée. Sa technique précise et son style sobre mais élégant ont fait de ses pièces des objets très prisés dans les ventes aux enchères internationales, les musées et les collections privées.

Cette montre signée par Shaw en 1745, accompagnée de sa chatelaine, représente non seulement l’un des plus beaux exemples de son travail, mais aussi une relique exceptionnelle d’une époque où l’horlogerie était à la fois art, science et symbole de statut social.