(La Haye-du-Puits, 1807 – Mont-Saint-Père, 1892)
Vue du Caire, Égypte
Huile sur carton fort
Annoté au dos : Offert par L. Lottier / à M.Ch. Ginoux / 1852 / Vue du Caire
22,5 x 28 cm hors cadre
30,5 x 36,5 cm avec cadre
c. 1846-47
Fils unique de Louis Lottier,vitrier, et de Rosalie Delalande, marchande, Louis Lottier voit le jour dans lapresqu’ile du Cotentin à La Haye-du-Puits le 19 novembre 1807. Son origine modeste ne l’empêche pasd’entrer dès l’âge de seize ans dans l’administration des Ponts-et-Chaussées oùil débute sa carrière tout en consacrant ses moments de loisir à peindre despetits paysages et des marines. Alors sans maitre, ses petites toilesattirèrent l’attention de Gudin qui sut y reconnaitre un artiste en devenir.C’est ainsi qu’afin de développer ses dispositions naturelles, Gudin le fitembarquer en 1839 aux frais de l’État comme peintre sur la frégate la« Belle-Poule » commandée par le Prince de Joinville, ce qui luipermit, en parcourant les côtes de la Méditerranée, de se créer une spécialitédans la peinture et de devenir un orientaliste distingué. Ayant dès lorsabandonné son emploi des Ponts-et-Chaussées pour se livrer exclusivement à lapeinture de marines et de paysages, il fit plusieurs voyages dans le Levant etle Midi de la France. Il débuta au Salon de Paris en 1839, par une « Vuede Caen » et une marine intitulée « Soleil couchant ». Aprèsavoir quitté la « Belle-Poule », il fut chargé d’une missionartistique en Égypte en 1846-1847, d’où il revint avec plusieurs tableaux et denombreuses études peints sur place. Notre tableau en fait très probablement partie…Sur la base de ces études, il présenta ensuite régulièrement ses tableaux auSalon de Paris jusqu’en 1888, dont un en 1850 intitulé « Vue de la villedu Caire ». Il est fort probable que notre huile sur carton en soitl’esquisse préparatoire. Il sera ensuite récompensé par une médaille detroisième classe de Marine en 1852. Il fera par ailleurs divers envois auxSalons de Province comme Lyon, Rouen ou encore Marseille.Louis Lottier se retire dans lesdernières années de sa vie au Mont-Saint-Père dans l’Aisne ou il meurt le 9aout 1892 à l’âge de 84 ans.
Musées : Rouen, Le Havre, Avignon,Perpignan, Le Mans, Chaumont (Vue du Caire), Châteauroux, Paris (Petit-Palais)…
Au dos est mentionné le don en 1852 parLouis Lottier de son étude à M. Ch. Ginoux. Il s’agit en fait du peintretoulonnais Charles Ginoux (Toulon 1817 – Toulon, 1900) qui fut élève de VincentCourdouan (1810-1893) pour la peinture ainsi que d’Henri de Triqueti(1803-1874) pour la sculpture. Élève à l’École des Beaux-Arts de Paris, Ginouxexposa au Salon de 1844 à 1869 aussi bien des peintures que des sculptures pourlesquelles il fut plusieurs fois récompensé. Il fut par ailleurs professeur dedessin de sa ville natale, où il mourut le 10 janvier 1900.