Icône Ancienne De La Vierge Hodigitria – Crète Ou Balkans, XVIe - Tempera à l'Oeuf sur Or

Rare et précieuse icône de la Vierge Hodigitria, exécutée à la tempera à l’œuf sur un panneau de bois massif, avec fond à la feuille d’or finement incisée. La Vierge est représentée en buste, désignant de la main droite l’Enfant Jésus assis sur son bras gauche — une iconographie héritée du monde byzantin et particulièrement vénérée dans tout l’Orient chrétien.

Le Christ enfant bénit de la main droite et tient un rouleau des Écritures, vêtu d’un himation rouge aux rehauts dorés. L’expression hiératique et paisible des visages, le traitement rigide et sacralisé des drapés, ainsi que la finesse du fond or indiquent un atelier de tradition post-byzantine.

Le panneau est constitué de trois planches verticales, solidarisées par une traverse horizontale fixe, encastrée à mi-bois au revers. Ce système d’assemblage est typique des icônes méditerranéennes (Crète, Grèce, Italie du Sud), par opposition aux sponki mobiles caractéristiques des icônes russes.

Les traces visibles d’outils manuels anciens, la patine profonde du bois et l’absence d’éléments modernes confirment une fabrication ancienne, probablement de la fin du XVIe

L’icône est réalisée selon la méthode traditionnelle de la tempera à l’œuf, une technique ancienne qui consiste à lier les pigments colorés avec un mélange de jaune d’œuf et d’eau. Ce procédé, utilisé depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, est typique des icônes orthodoxes et garantit à la fois éclat des couleurs et grande durabilité dans le temps.

• Tempera à l’œuf sur enduit de gesso (levkas)

• Feuille d’or gravée au poinçon pour les nimbes et le fond

• Application sur bois brut sans intervention moderne.  Le style de cette icône évoque les productions crétoises sous domination vénitienne, ou les ateliers du monde orthodoxe post-byzantin (Macédoine, Épire, Mont Athos), actifs aux XVIe siècle. Ce type d’image servait à la dévotion privée dans les foyers chrétiens orientaux et témoigne d’une piété populaire tout en respectant les canons sacrés fixés par l’iconographie byzantine.