La poignée, composée de plaquettes en os ou en corne dans un ton blanc ivoire, apporte une élégance sobre et naturelle qui a dignement résisté au passage du temps. Les plaquettes sont solidement rivetées avec des goupilles en laiton, un détail classique qui garantit fermeté et durabilité. Le renfort métallique à l’extrémité inférieure agit comme une calotte et intègre un petit anneau en métal du même type, probablement destiné au passage d’une lanière ou simplement comme finition décorative. Chaque segment de laiton entre les plaquettes contribue non seulement à l’esthétique mais aussi à la robustesse du manche.
La lame, de grande taille et de forme "clip point" ou à "pointe rabattue", est un véritable emblème du style des grands couteaux de combat ou de défense civile du XIXe siècle. Forgée en acier avec une patine naturelle, elle témoigne du passage du temps sans perdre son intégrité. Sur une de ses faces, le sceau "COUTARET" est encore nettement visible, accompagné du symbole d’un bâton — une marque française difficile à retracer historiquement, mais largement reconnue pour sa distribution en Espagne au cours du XIXe siècle. Ce type de couteaux importés de France n’était pas rare, étant souvent redistribués par des maisons espagnoles comme Valero Jun., très active à cette époque.
Malgré ses plus de cent ans, la pièce est en excellent état de conservation. La lame présente des signes d’oxydation superficielle et des marques d’usage, qui, loin d’en diminuer la valeur, en soulignent l’authenticité et le caractère. Les plaquettes, complètes et sans fractures, conservent le design d’origine et une forte présence, typique d’un outil de prestige.
Ce type de couteaux était utilisé aussi bien pour les tâches quotidiennes que dans des situations de défense personnelle, d’où l’importance de sa robustesse. Aujourd’hui, ils sont très recherchés par les collectionneurs pour leur taille peu commune, leur fabrication précise et la qualité de leurs matériaux. Il est idéal pour ceux qui recherchent une pièce historique à ajouter à une collection de coutellerie ancienne, ou pour ceux qui souhaitent un objet singulier au fort potentiel décoratif dans un cadre rustique ou vintage.
Une pièce unique, chargée d’histoire et de présence, prête à être exposée fièrement dans une vitrine ou une collection.
Dimensions : 43 cm ouvert, 23 cm fermé (16,93 in / 9,06 in).
Histoire de Coutaret
La marque Coutaret, dont la signature est gravée sur la lame de ce couteau, appartient à la tradition coutelière française du XIXe siècle, une époque de grande expansion de la production et de l’exportation de couteaux depuis la France vers toute l’Europe, y compris l’Espagne. Bien que les archives historiques ne contiennent que peu d’informations spécifiques sur ce fabricant, on sait que Coutaret faisait partie d’un groupe d’ateliers localisés principalement à Thiers, ville qui est depuis des siècles le cœur de la coutellerie française. Les couteaux marqués de ce nom sont arrivés en grand nombre dans notre pays, souvent en lots redistribués par des marques espagnoles.
Au XIXe siècle, la demande en coutellerie augmenta considérablement, en raison du développement des activités rurales, de l’expansion des chemins de fer et du besoin d’outils personnels pratiques et efficaces. Les couteaux comme celui-ci, grands et dotés de lames pointues et résistantes, étaient idéaux pour le travail des champs comme pour la défense personnelle. En outre, les designs français étaient très appréciés pour leur équilibre entre sobriété et style, ce qui facilita leur acceptation et leur commercialisation dans les pays voisins. Des marques comme Coutaret étaient reconnues non seulement pour la qualité de leurs lames, mais aussi pour leurs finitions fonctionnelles, avec des rivets bien exécutés et des lames bénéficiant de bons traitements thermiques.
Souvent, ces couteaux étaient achetés par des commerçants espagnols et reconditionnés sous des marques nationales, pour être vendus dans des boutiques de coutellerie traditionnelle. La maison Valero Jun., par exemple, faisait partie de celles qui acquéraient fréquemment des pièces françaises pour les commercialiser comme étant les leurs. Aujourd’hui, les collectionneurs apprécient profondément ce type de pièce, tant pour leur qualité que pour leur rareté, car il n’existe pas de registres de production systématiques et chaque exemplaire représente une part vivante de l’histoire de la coutellerie européenne.