Format du panneau seul 7x12cm et 16x21cm cadre compris.
Il s'agit en effet d'une rare oeuvre de Paul Gagneux qui peint ici le port de Royan vers 1888 animé de nombreux personnages; comme à son habitude il traîte très habilement sa scène grâce à un dessin parfait et une subtile mise en couleurs digne des meilleurs peintres de sa génération.
Paul Gagneux figure en effet malgré sa mort très précoce, parmis les célèbres peintres français de la fin du 19ème siècle. Il séjournera fréquemment à Royan dans les années 1887/1890, notamment lors du séjour d'Emile Zola dans la cité balnéaire, qu'il croisera alors forcément.
À Royan, Emile Zola est associé au Paradou. Cette demeure, construite par son ami Georges Charpentier dans ce qui deviendra le quartier du Parc, est un lieu de villégiature prisé de nombreux résidents de la « Haute Société ». La propriété s’inspire d’ailleurs du « Paradou » fictif décrit par Zola lui-même dans un précédent roman « La Faute de l’Abbé Mouret », 1875. Elle devient vite le cadre rêvé de nombreuses réceptions mondaines. De nombreux artistes et notables s’y rencontrent, séduits notamment par son grand jardin à la végétation luxuriante. Du 1er septembre au 10 octobre 1987, Zola y passe de nombreuses soirées, sans y loger pour autant. En quête de tranquillité, il loue à proximité le chalet Albert, devenu un peu plus tard la Villa Le Rêve. Cette dernière est notamment toujours visible au 58 boulevard Frédéric-Garnier. Rebelote le 25 août 1888 : l’auteur et son épouse Alexandrine sont de retour, pour six semaines cette fois. Au programme : garden-parties au Paradou et excursions sur les bords de Seudre. Le couple parisien y déguste des huîtres en compagnie des Charpentier et du critique d’art Théodore Duret. Entre-temps, le couple profite de son nouveau pied-à-terre estival, la Villa Les Œillets. De nos jours, on trouve à son emplacement la Villa Les Arcades, boulevard Frédéric-Garnier.
Jeune artiste originaire de Tours, Paul Gagneux ne semble pas effectuer sa formation dans un grand atelier, mais plutôt dans sa ville de naissance. Sociétaire des Artistes Français, il n’est fait mention d’aucun maître dans les livrets des nombreux salons où il expose dès 1877, et ce jusqu’à sa mort prématurée en 1892. A seulement 35 ans, l’artiste avait acquis une réputation qui ne demandait qu’à croître pour ses natures mortes et ses paysages. Il plantera son chevalet dans de nombreux endroits, Paris, Auvers sur Oise, Cassis, en Bretagne et bien -sûr sur les bords de Loire et à Royan. En 1893, lors de la vente de l’atelier, le quotidien Gil Blas disait : « Un artiste délicat et plein de talent, Paul Gagneux, dont les connaisseurs admiraient chaque année les œuvres aux Champs-Elysées[…]. Lundi prochain à Tours, dans ce « jardin de la France », dont son pinceau excella à rendre le charme, on vendra l’atelier du regretté peintre ; c’est une occasion pour les amateurs éclairés de faire une bonne œuvre, tout en acquérant des toiles fort intéressantes. »
Aujourd'hui les oeuvres de Gagneux sont assez peu courantes et assez recherchées des amateurs, surtout ses vues de Royan: pour preuve cette petite huile/panneau de 18x24cm titréé Bord de mer à Royan 1888, vendue + de 7500€ en juin 2003 chez Aguttes ( voir dernière photo) .
Cette petite huile / panneau est en très bon état, entièrement d'origine dans son cadre d'époque.
Oeuvre garantie authentique