(Paris 1705 – Paris 1783)
Portrait présumé de Jean-Jacques-Blaise Baloin de Belvèse, baron de Vennac ( ?-1781)
Huile sur toile ovale
H. 54,5 cm ; L. 46 cm
Petite-fille du peintre et graveur Nicolas Loir, la jeune femme suit à Rome son frère Alexis, pastelliste et graveur. Elle approfondie une formation certainement familiale, aux côtés de Jean-François de Troy alors directeur de l’Académie de France sur place. La grande majorité de ses œuvres connues sont datables entre 1740 et 1770, où elle exerce dans une manière très proche de celle de Jean-Marc Nattier étant l’apogée du style Louis XV. Cependant sa touche est plus libre et la facture moins rococo. Une vérité et une sincérité émanent de ses portraits dont les sujets ne paraissent pas guindés ou dans d’irréelles postures. Parfois le style de Marianne Loir est rapproché de celui de Pierre Gobert de plusieurs décennies son ainé, dont quelques réminiscences se retrouvent.
L’identité de notre homme nous est proposée par une étiquette moderne collée au dos de l’œuvre. Le tableau très certainement rectangulaire à l’origine compte tenu de la continuité de la peinture rabattue sur le châssis a été rentoilé durant la première moitié du XXe siècle. Cette étiquette est-elle une inscription située au dos de la toile d’origine, puis reportée ? Le nom semble difficile à inventer…
Le baron de Vennac (ou Venac) qui semble avoir pour nom complet Jean-Jacques-Blaise Baloin de Belvèse, était officier au régiment de Normandie et chevalier de l’ordre de Saint-Louis. En 1756, il est arrêté pour fausses accusations envers d’autres officiers de son régiment. Ceux-ci auraient voulu attenter à la vie du roi… Emprisonné au Havre, au Mont Saint-Michel, à la Bastille puis à Vincennes dès 1757, il finira ses jours en 1781 dans cette forteresse. En dehors de ces éléments la vie de l’homme reste inconnue à l’exception de son lieu de naissance, Saint Chély de Belvèze, fief familial d’où sont issus les comtes de Belvèse, titre porté par le père de Vennac. Ces éléments sont tous issus de sources troubles écrites par le célèbre Latude, prisonnier aux multiples évasions qui a rédigé ses mémoires.
Cependant, notre homme par son uniforme était bien un officier du régiment de Normandie et porte bien l’ordre de Saint-Louis. Le portrait semble réalisé autour de 1760/65 ce qui n’exclue pas le baron de Vennac.