L’eau-forte, outil du peintre – De Parmesan à Tiepolo

L’eau-forte, art singulier, technique de gravure si proche du dessin par son immédiateté, offrit, du XVIe au XVIIe siècle, de Parme à Venise, de Bologne à Rome, un espace de liberté incomparable pour les peintres de la Péninsule.
Ces chefs-d’œuvre de l’eau-forte de la collection Edmond de Rothschild, conservée au musée du Louvre, rencontrent ici pour la première fois les trésors de la collection Mancel du musée des Beaux-Arts de Caen.

Estampe ou gravure ?
La gravure désigne l’art de creuser un support (bois, pierre, métal,…) en retirant de la matière. On reporte un dessin sur la plaque de matière choisie puis on grave, on creuse la matière, pour représenter ce dessin, au moyen d’un burin ou de tout autre procédé. Ce support gravé, qu’on appelle alors une « matrice », est réutilisable et permet ainsi de reproduire le modèle obtenu en plusieurs exemplaires. Une fois la matrice encrée on peut reproduire plusieurs fois l’image représentée en relief ou en creux par impression. On presse manuellement ou mécaniquement au moyen d’une presse la matrice contre une feuille de papier. Le résultat de cette impression est appelé une « estampe » ou une « épreuve ».

La gravure et l’eau-forte chez les peintres

La gravure est depuis longtemps employée par les peintres et les artistes pour diffuser leurs œuvres. La plupart de ces estampes diffusées sont donc des estampes de reproduction. Les artistes travaillent en collaboration avec des graveurs qui reportent leurs dessins sur des matrices. Mais petit à petit, les peintres cherchent à s’approprier ce procédé et à créer des estampes originales, se détachant ainsi du recours aux talents des graveurs. L’apparition de la technique de l’eau-forte facilite cette émancipation.

En effet, La gravure à l’eau forte est un procédé plus accessible, qui demande un apprentissage moins long que la gravure sur bois. Expérimentée par Albrecht Dürer et développée par Le Parmesan à partir du 16e siècle, elle devient un véritable moyen d’expression artistique pour les peintres, et non plus seulement un outil de diffusion. D’autant plus que cette technique permet d’obtenir des estampes avec une plus grande finesse dans les nuances d’ombre et de lumière. L’eau-forte devient ainsi le procédé de gravure favori des peintres de la Renaissance.

L’eau-forte, une technique de gravure particulière

L’eau-forte est une technique spécifique de gravure en creux (ou taille douce) sur plaque de métal (le plus souvent sur cuivre mais aussi sur zinc, acier,…). Il s’agit d’un procédé de gravure indirecte réalisé au moyen d’un acide, l’acide nitrique, dont l’ancienne appellation « aqua fortis », donne son nom à la technique.

Editeur: El Viso

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