"Antoine Serra (1908-1995) Femmes Et Enfants Devant La Ferme à Oliena - Sardaigne 1959"
Des formes simplifiées et des couleurs minimalistes pour cette huile sur toile en parfait état de l'artiste marseillais d'origine sarde, chef de file du mouvement des peintres prolétariens Antoine Serra.L'oeuvre est proposée dans un cadre moderne noir, de type caisse américaine qui lui va très bien et qui mesure 29,5 cm par 40,5 cm, 24 cm par 35 cm pour la toile seule.
Elle est signée et datée(19)59 en bas à droite, numérotée 43, titrée et située "Maison à Oliena" au dos.
Arrivé à Marseille en 1914, il entre à l'Ecole des Beaux Arts en 1921.
En 1928, il participe à sa première exposition avec un groupe de peintres, dont Simon Auguste et Louis Toncini. C’est un artiste engagé qui fonde, en 1933, le groupe des «peintres prolétariens» qui deviendra plus tard le groupe des «peintres du peuple» avec d'autres artistes engagés politiquement comme, François Diana, Louis Toncini ou Louis Roc. Les toiles réalisées durant cette période représentent des usines, des portraits d’ouvriers, qui reflètent toutes une profonde tristesse, un sentiment de douleur et de misère.
En 1936, il anime à Marseille, toujours avec le groupe de ses amis peintres, Louis Toncini, François Diana et Léon Cadenel, la première Maison de la Culture de province (dont il est l’un des membres fondateurs), inaugurée par Aragon et Malraux.
Après la guerre, il subit un jour, sans plus pouvoir s’en défaire, une attraction magnétique pour les Alpilles, qu’il découvre au hasard d’un séjour, émerveillé par des «paysages enveloppés d’une lumière qui magnifie les formes». Il décide alors de s'installer dans cette région, ce qu'il fait en 1946, en achetant un vieux mas, rénové au fil des ans, le «Mas du Diable», situé au pied des Baux de provence.
C’est au cœur de cette Provence d’adoption qu’il peut donner libre cours à son art, loin de l’agitation marseillaise et de ses engagements jusqu'alors quotidiens. Cependant, il lui reste un autre souhait à réaliser: faire connaissance avec sa terre natale, la Sardaigne, qu’il avait quittée tout jeune: il y fait ainsi plusieurs séjours, dont il revient ébloui.
Le retour aux sources, dans ce pays qu’il découvrait, aiguise alors en lui une frénésie de création. Il s'installe à Olbia, accueilli par de proches cousins, qui lui offriront l’hospitalité, puis séjourne plusieurs mois dans la région montagneuse, au cœur des villages d'Oliena et Orgosolo. Il y peint des scènes de la vie de tous les jours, des scènes d’intérieur: des femmes faisant le pain ou tricotant, des scènes de famille devant la cheminée, d’une criante vérité.
Expositions principales