René Marie JOLY de BEYNAC
(Celles sur Belle 1876 – Paris 1978)
Vue de Fos-sur-Mer
Huile sur toile
H. 38 cm ; L. 46 cm
Signée en bas à gauche
Joly de Beynac est un peintre français dont l’œuvre s’enracine profondément dans les paysages et l’atmosphère du Sud-Ouest. Sensible aux variations de lumière et à la poésie des scènes rurales, il développe très tôt un langage pictural personnel nourri d’observation attentive et d’une recherche de justesse dans la composition comme dans la couleur. Issu d’un environnement propice à la création, il s’oriente naturellement vers la peinture, qu’il aborde avec un regard à la fois intuitif et construit.
Son parcours croise celui de Lucien de Maleville, figure majeure de l’école périgourdine, avec lequel il partage un attachement commun au territoire et à la vérité du motif. Cette proximité, qu’elle soit géographique ou esthétique, se traduit par une sensibilité comparable à la lumière périgourdine et par une attention au détail qui ancre leurs œuvres dans une même tradition régionale. Leur fréquentation des mêmes cercles artistiques, ainsi qu’une admiration réciproque pour la rigueur du travail sur nature, contribuent également à ce rapprochement stylistique.
L’influence de Désiré-Lucas, quant à elle, se manifeste dans la construction solide des compositions de Joly de Beynac. Admirateur de la méthode et de l’exigence technique de ce maître, il en retient le goût pour les structures claires, la maîtrise des valeurs et l’étude attentive des volumes. Cette filiation se ressent dans la cohérence de ses paysages comme dans l’équilibre subtil de ses scènes figuratives.
Joly de Beynac effectua deux voyages d’études avec Maleville et Désiré-Lucas, au départ du Périgord chez Maleville, en direction de l’Espagne, principalement Tolède, et du Maghreb. Ces voyages des années 1930 soudèrent les trois hommes, qui rapportèrent chacun leur vision des territoires parcourus, aux tonalités et techniques fort proches les unes des autres, dans la veine du maître Désiré-Lucas.
L’œuvre présentée témoigne de cette synthèse : un regard précis, une sensibilité à la lumière et une approche méthodique héritée de ses affinités artistiques. Fos-sur-Mer est ici représentée vue du nord, en direction de la Méditerranée que l’on aperçoit à l’arrière-plan… La forteresse et son église dominent les alentours, éperon rocheux avancé sur la ville moderne.































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