(Brantôme 1900 – 1949)
La repasseuse
Huile sur bois
H. 80 cm ; L. 64 cm
Signée et datée à droite au centre, anciennement signée en bas à droite.
1942
Provenance : Atelier de l’artiste, puis par descendance.
Issu d’une famille de meuniers périgourdins, Paul Lunaud naît sur les bords de la Dronne avec le XXème siècle. Déjà épris de dessin dans ses plus jeunes années, autour de ses 15 ans il consacre tous ses loisirs à l’apprentissage des arts. A 17 ans, il perd son père durant la Grande Guerre, et rejoint son oncle maternel dans la minoterie familiale, le moulin de Grenier. A côté de ses dures journées et la gestion de l’entreprise, le jeune Lunaud poursuit son parcours aux côtés du peintre de Brantôme Robert Dessales-Quentin, de 15 ans son aîné.
Tous les médiums passent sous ses doigts, et pratiquement tous les sujets qu’il sait relever comme des défis avec des inspirations des grands maîtres des années 1900. Son style s’affirme petit à petit et prend réellement son originalité dans les années 1930. Il expose régulièrement au Salon des Artistes Français et y reçoit une Mention Honorable en 1939 pour ses deux tableaux “Nu” et “Sur la plage”, preuve de la variété de son œuvre et de sa reconnaissance par ses pairs.
Les paysages de Brantôme et les scènes de vie locale sont légion, tout comme les portraits et les natures mortes, que Lunaud réalise avec excellence au pastel. De nombreuses similitudes se retrouvent dans les compositions paysagères, avec celles de son maître Dessales-Quentin. Lunaud meurt prématurément en 1949 laissant derrière lui à sa fille Paulette de nombreuses œuvres qu’il réalisait pour elle. Nul doute que s’il avait pu aborder la deuxième moitié du XXème siècle et continuer sa production, son art serait devenu emblématique du Périgord, et son nom ne serait pas tombé dans l’oubli des mémoires locales.
Habitué des scènes de genre, en particulier de la vie quotidienne à la campagne, Lunaud dépeint ici dans des tonalités pastel, des gestes rarement visibles en peinture. Le repassage, scène peu glorieuse sur le papier mais qui incombe à toutes les maisons. Ce grand format est-il un portrait de l’épouse du peintre ?
Nous possédons l’esquisse au pastel, elle aussi réalisée en 1942.