Putto avec dauphin
Marbre, cm alt. 55
La sculpture en question, réalisée en marbre précieux, représente un putto ou plus précisément un esprit d’eau (peut-être un jeune Eros ou un amourino), complètement nu et le corps dodu. Le marbre, même dans sa froideur, est travaillé pour suggérer la douceur et la chair de la figure infantile, typique de l’idéal de beauté de la Renaissance et de la Renaissance tardive. Le putto est immortalisé dans une pose dynamique et apparemment instable, pointant son pied droit sur un dauphin, souvent associé à Poséidon, qui sert de base ici. Cette recherche de dynamisme et d’une pose non parfaitement frontale constituait un trait distinctif de l’art plastique à partir du XVIe siècle, anticipant cette préférence typiquement du XVIIIe siècle pour la figure serpentine : le sujet, en effet, présente un léger contrepoids et une torsion du buste, éléments qui accentuent le sens de mouvement de l’ensemble. Avec la main droite, il tient une sorte de récipient au-dessus de la tête, suggérant sa fonction originale de fontaine décorative, tandis que la main gauche semble tenir ou embrasser la queue du dauphin. Le visage est souriant et ludique, avec des boucles épaisses et une expression d’innocence vive et puérile. Par sa conformation, ce type de sculpture pouvait en effet être destiné à embellir des villas et des jardins médicis, des lieux où l’eau et la sculpture festive étaient des éléments fondamentaux (comme dans les célèbres fontaines du Jardin de Boboli). Ce joyeux naturalisme représentait une caractéristique typique de l’école toscane du XVIIIe siècle, qui s’inspirait de la tradition florentine intemporelle de sculpteurs comme Andrea del Verrocchio et Giambologna. Le XVIe siècle, en Toscane, se présentait de fait comme une période d’intense créativité sculpturale, dominée d’abord par l’apogée de la Renaissance puis par le maniérisme. Le Putto avec dauphin en bronze d’Andrea del Verrocchio, datant de 1470 environ et conservé au Palazzo Vecchio, sert de modèle archétypal pour notre sculpture, caractérisée par une mobilité extraordinaire conçue pour une instable pose de fontaine, initialement destinée à la Villa Careggi. Au cours du XVIe siècle, des sculpteurs comme Tribolo et Ammannati ont également peuplé les fontaines granducales avec d’innombrables putti et figures marines, souvent conçus non pas comme des chefs-d’œuvre individuels, mais des éléments d’une machine hydraulique et allégorique complexe.








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