Cette statuette funéraire monumentale (75,5 cm) est une œuvre emblématique de la statuaire mingqi (« objets de lumière ») de la dynastie Han. Représentant une dame de cour dans une attitude de révérence protocolaire, elle se distingue par une stylisation architecturale en colonne, où le corps s'efface sous l'ampleur du vêtement pour privilégier la dignité de la posture. L'authenticité de cette pièce est scellée par une validation scientifique irréfutable : un test de thermoluminescence (TL) du laboratoire QED, confirmant que la dernière cuisson de l'argile remonte bien à l'époque Han (il y a environ 2000 ans). La surface conserve des vestiges notables de la polychromie d'origine, notamment le blanc de céruse sur le visage, survivance rare offrant un contraste saisissant avec la terre cuite brute.
Caractéristiques
Objet : Grande statuette funéraire (Mingqi) - Dame de cour.
Culture : Chinoise, Dynastie Han.
Période : 206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.
Matériau : Terre cuite grise, restes de pigments polychromes (blanc, rouge, noir).
Dimensions : Hauteur : 755 mm | Largeur : 295 mm | Profondeur : 158 mm.
État : Bon état de conservation ; érosion naturelle de la polychromie ; tête amovible (technique d'assemblage d'époque).
Scientificité : Test de thermoluminescence (TL) joint, réalisé par le laboratoire QED (Réf. QED1549/FC-0109), confirmant l'ancienneté de la cuisson.
Provenance : Ancienne collection privée française (Toulouse), constituée dans les années 1980.
Documentation : Vendue avec certificat d’authenticité et rapport d'analyse TL original.
Contexte historique Sous la dynastie Han, la pratique des sacrifices humains avait cédé la place à l'inhumation de substituts en terre cuite, les mingqi. Ces figures n'étaient pas de simples effigies, mais des réceptacles d'âmes destinés à servir le défunt dans l'au-delà. Les dames de cour, représentées avec une retenue confucéenne, symbolisaient le statut social élevé du propriétaire de la tombe, assurant la perpétuation de l'étiquette et du service domestique dans le monde des esprits. Le style épuré et longiligne reflète l'esthétique de l'époque, privilégiant la ligne et l'esprit sur le détail anatomique réaliste.
Analyse formelle et matérielle
Morphologie et Costume : La silhouette s'inscrit dans une forme fuselée typique, s'évasant à la base pour assurer la stabilité (« forme trompette »). La dame est vêtue du shenyi, la robe traditionnelle à pans croisés et manches longues. Les mains, jointes, sont dissimulées dans les manches, geste de politesse et de soumission. Le drapé est suggéré par des lignes minimalistes mais fluides, sculptant le volume sans l'alourdir.
Visage et Polychromie : Le visage, un ovale plein, conserve une couche significative d'engobe blanc (kaolin ou poudre de riz), évocation du maquillage de cour. La finesse des traits peints à l'encre subsiste : sourcils arqués, yeux effilés et bouche menue rehaussée de rouge. Cette préservation partielle de la "peau" picturale est un indicateur de qualité.
Technique : L'examen des profils et du revers (plus plat) indique un moulage bivalve assemblé avant cuisson. La tête est emboîtée sur le cou par un tenon, une caractéristique technique standard pour les pièces de cette dimension afin d'éviter la casse lors de la cuisson ou du transport antique.
Analyse scientifique (TL) : Le rapport du laboratoire QED, basé sur trois prélèvements distincts (base, omoplate, tunique), montre des courbes de thermoluminescence cohérentes, indiquant une cuisson ancienne homogène. Cela exclut formellement l'hypothèse d'une recomposition moderne (pastiche) à partir de fragments disparates.
Valeur culturelle Cette œuvre dépasse le statut d'objet décoratif pour devenir un document historique validé par la science. Sa taille monumentale (plus de 75 cm) la place dans la catégorie des pièces importantes, réservées aux tombes de l'élite. Elle offre au collectionneur l'esthétique d'une sculpture bimillénaire à l'élégance intemporelle, sécurisée par l'analyse physique du matériau.
Rapport d’expertise L'authenticité de la pièce est établie par la convergence de l'analyse stylistique et de la datation physique :
Style et Technique : La terre grise, le montage à tête amovible et le traitement du drapé sont conformes aux productions du bassin du Fleuve Jaune sous les Han.
État de surface : Les concrétions de fouille et l'adhérence des pigments sont cohérentes avec un enfouissement prolongé.
Validation Scientifique : Le test TL (QED1549/FC-0109) apporte la preuve définitive de l'ancienneté de la cuisson, garantissant une datation indiscutable.
Pièce majeure, saine et scientifiquement datée.
































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