Cet unguentarium en terre cuite est un flacon fusiforme emblématique de la production utilitaire romaine du Haut-Empire, conçu spécifiquement pour la conservation des onguents, des huiles parfumées et des baumes. L’objet se présente dans un état archéologique remarquable, son intégrité structurelle étant doublée d’une patine de fouille. La surface d’origine, d’une teinte ocre-rouge, est largement recouverte d’une sédimentation calcaire dense, formant une croûte minérale d’aspect blanc-grisâtre. Ce voile superficiel est la signature irréfutable d’une interaction chimique prolongée avec le sol, attestant que l'artefact a été préservé sans altération par un nettoyage moderne agressif.
Caractéristiques
Objet : Unguentarium (flacon à parfums/huiles).
Culture : Romaine.
Période : Ier – IIIe siècle ap. J.-C. (Haut-Empire).
Matériau : Terre cuite, finition tournée, patine calcaire.
Dimensions : Hauteur : 82 mm | Largeur max. : 40 mm.
État : Bon état général ; intégrité structurelle conservée ; forte présence de concrétions et d'érosion naturelles qui confirment l'ancienneté.
Provenance : Ancienne collection privée américaine, constituée entre 1970 et 2000.
Documentation : Fourni avec certificat d’authenticité.
Contexte historique L'unguentarium était un accessoire fondamental des rituels de soin et des pratiques funéraires romaines. Sa forme est dictée par sa fonction : le col tubulaire et étroit permet de limiter l'évaporation des parfums coûteux et d'assurer un dosage précis, tandis que la panse renflée maximise la contenance utile. Souvent désigné sous le terme de balsamarium, ce flacon était couramment déposé comme offrande dans les tombes. Il symbolisait la continuité des soins corporels au-delà de la mort, et marque l'importance accordée à l'hygiène et à l'esthétique dans la civilisation impériale.
Analyse formelle et matérielle de l’exemplaire
Typologie et Façonnage : L'objet adopte un profil fusiforme classique, caractérisé par une panse basse et arrondie qui s'étire en une longue tubulure. Le bord de la lèvre, évasé et légèrement irrégulier, et les légères asymétries de la silhouette témoignent d'un façonnage rapide et efficace au tour. Des stries de tournage, visibles sous la sédimentation, soulignent le travail du potier.
Matière et Patine : La pâte céramique présente une teinte ocre-rouge, caractéristique d'une cuisson en atmosphère oxydante. L'épiderme archéologique est recouvert d'une patine mate et « croûteuse ». La nature de ces dépôts (blancs et grisâtres) indique une cristallisation minérale (calcaire) cohérente avec un long séjour en contexte d'enfouissement. L'érosion superficielle visible constitue non pas un défaut, mais un stigmate temporel qui valide l'âge de l'artefact.
Valeur culturelle et décorative Cet unguentarium incarne l'intimité du quotidien romain. Sa valeur ne réside pas dans un décor extérieur, mais dans l'éloquence de sa forme et dans la vérité de sa matière. Il offre au regard l'authenticité d'un objet « dans son jus » de découverte. Par son profil épuré et sa patine riche, il est un puissant évocateur des thermes et des nécropoles de l'Empire.
Rapport d’expertise L'analyse technique et stylistique confirme l'authenticité et la classification de cette pièce :
Typologie : La forme fusiforme à panse basse et col étroit est typique des unguentaria produits entre le Ier et le IIIe siècle ap. J.-C.
Patine et Usure : La nature, la densité et la répartition des concrétions calcaires sur la terre cuite constituent un puissant indicateur d'ancienneté. L'absence de marques de nettoyage mécanique ou chimique confère à la pièce une haute intégrité archéologique.
Traçabilité : La provenance ancienne, documentée sur trois décennies, est conforme aux standards de marché pour ce type d'objet.
Sous réserve d'un examen direct, ce flacon est considéré comme un unguentarium romain authentique en excellent état de conservation archéologique.




























Le Magazine de PROANTIC
TRÉSORS Magazine
Rivista Artiquariato