François-Maurice
ROGANEAU
(Bordeaux
1883 - Aix-en-Provence 1973)
Portrait
du modèle et future épouse du peintre : Almerinda
Caira
Graphite,
fusain et sanguine sur papier
H. 25,5 cm ; L. 20,5
cm
Signé, situé et daté en bas à gauche « Rome
1910 »
L’œuvre de Roganeau est profondément
ancrée dans la tradition académique. Elle s’étend sur près de
six décennies. Formé à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux
auprès de maîtres reconnus, il poursuit son enseignement à Paris
dans les ateliers de Jean-Léon Gérôme et Gabriel Ferrier, où se
confirme son goût pour un art classique, précis et rigoureux.
En
1906, Roganeau obtient le Premier Grand Prix de Rome en peinture et
le Second Grand Prix en sculpture, distinction exceptionnelle qui
lance sa carrière officielle. Après son séjour à la Villa
Médicis, il expose régulièrement au Salon et reçoit en 1912 une
médaille pour Le Soir, à la Rivière, œuvre inspirée de la poésie
d’André Chénier.
Parallèlement à sa production de
chevalet, Roganeau réalise des commandes publiques importantes. En
1917, il restaure le plafond du Grand Théâtre de Bordeaux et
collabore avec des maîtres-verriers pour la création de vitraux. En
1929, il devient directeur de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux,
fonction qu’il occupera près de trente ans et qui fera de lui une
figure essentielle de la formation artistique régionale. Il est
nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1932.
Son
œuvre tardive témoigne d’un attachement particulier au Pays
basque, dont il peint paysages, scènes rurales et figures avec une
sensibilité douce et lumineuse. Parmi ses réalisations majeures
figure La Forêt landaise (1925), vaste composition décorative
aujourd’hui considérée comme l’un de ses chefs-d’œuvre. Il
illustre également plusieurs ouvrages littéraires, dont La Divine
Comédie et les Géorgiques, démontrant une grande maîtrise du
dessin.
Dernier représentant d’un classicisme attentif
aux formes et à la rigueur, Roganeau laisse une œuvre abondante,
élégante et cohérente, où se révèlent finesse, précision et
une profonde fidélité à la tradition figurative.
Notre
expressif portrait est historique. Réalisé en 1910 à Rome à la
Villa Médicis où Roganeau se trouve depuis trois ans, il est celui
de sa compagne, le modèle italien native de la ville d’Atina :
Almerinda Caira. Elle deviendra l’année suivante son épouse et
suivra Roganeau en France où elle continuera à poser. Elle est
notamment la figure principale de la grande fresque l’Allégorie du
Vin, que l’artiste réalise pour la Bourse du Travail de Bordeaux.
Son œuvre la plus connue, incontestablement.
Roganeau réalise
ici un portrait intime, centré sur le visage, travaillé
très simplement entre fusain, graphite et quelques rehauts de
sanguine rendant la chaleur de la chair.





























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