Allégories des quatre éléments
(4) Huile sur cuivre ovale, cm 10,5 x 13
Avec cadre, cm 36 x 46
Les quatre ovales encadrés en examen constituent un exemple raffiné de peinture sur cuivre, support favori des artistes qui recherchaient une brillance particulière et une extrême finesse de détail. L’œuvre est un cycle pictural qui interprète de manière très originale l’Allégorie des quatre éléments (eau, air, terre et feu) à travers la récupération de la mythologie classique et du goût décoratif de la période, probablement entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle. Ils s’intègrent parfaitement dans ce goût bourgeois qui privilégiait les sujets mythologiques et allégoriques traités avec grâce, sensualité et couleurs vives, souvent destinés à décorer des pièces nobles ou des cabinets privés. Chaque rond reprend un épisode mythologique ou une divinité qui symbolise traditionnellement l’un des quatre éléments, suivant un schéma iconographique consolidé dans l’art européen. En haut à gauche, nous rencontrons en effet l’épisode du Rat d’Europe, symbolisant l’Eau : Jupiter, amoureux de la princesse phénicienne Europa, représentée ici semi-nue, couverte d’un léger drapé flottant et d’une chevelure lâche, décidé de se transformer en un beau taureau blanc, l’enlevant et l’emmenant au-delà de la mer. En haut à droite, nous trouvons l’Air, personnifiée par les Nymphes ou Heures, où une jeune fille enveloppée de draps clairs est soulevée et transportée dans le ciel par un groupe de puttini ailés (souvent associés à Zefiri), symbolisant l’impalpabilité et la transcendance de l’air lui-même. En descendant, à gauche, on rencontre ensuite respectivement la Terre : une figure féminine, probablement Cérès (déesse de l’agriculture) ou Flore (déesse du printemps), assise sur un terrain riche en végétation, ornée aussi dans ce cas d’une draperie jaune et d’une bande rose volée, en compagnie de quelques putti prêts à lui offrir des cadeaux et des festons. La Terre est représentée ici par l’abondance (les riches draperies, les festons) et la végétation luxuriante, tandis que le putto au premier plan symbolise la vie qui naît et prospère de l’élément terrestre. Enfin, dans le dernier rond en bas à droite, on aperçoit le Feu, l’élément dont la personnification est plus ambiguë : la figure pourrait, en effet, faire allusion à une divinité liée au feu comme Vesta ou, à un mythe de punition divine ou de création lié par exemple à la forge de Vulcain ou à Prométhée (qui sont cependant tous deux des personnages masculins). La femme est, dans ce cas, drapée en rouge, et son geste est dramatique, tourné vers le ciel; un détail distinctif est la présence de flammes ou d’étincelles à ses pieds.
Parmi ceux qui se sont essayés dans ce cycle de peinture allégorique, nous trouvons Francesco Albani, avec ses quatre éléments conservés à la galerie Sabauda de Turin.












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