Rare offrande votive en terre cuite, représentant une paire d’yeux en léger relief sur une plaque cintrée. Le modelé des paupières, de la pointe lacrymale et de l’ourlet palpébral révèle une exécution à la fois sobre et rigoureuse, conforme à l’esthétique étrusque du Ve–IVᵉ siècle av. J.-C.. La patine archéologique, aux teintes blond-ocre, se couvre de fines concrétions calcaires et de traces d’engobe rouge ancien, tandis que l’usure régulière des arêtes témoigne d’une longue vie cultuelle.
Les micro-pelures de cuisson, piqûres naturelles et abrasions discrètes ne constituent pas des défauts mais des signes de légitimité : ils confirment la cuisson antique et l’usage rituel. L’ensemble est authentique, non restauré, et d’une belle cohérence de surface.
Culture : Étrusque
Période : Ve – IVᵉ siècle av. J.-C.
Matériau : Terre cuite à engobe rouge-ocre résiduel
Dimensions : Environ 130 × 60 mm
État de conservation : Bon état général ; petites égrenures, patine calcaire stable, pigment ancien conservé ; aucune reprise moderne visible
Provenance : Ancienne collection privée belge → antiquaire espagnol (2022) → collection privée belge, Bruxelles
Authenticité : Certificat d’authenticité délivré
Les ex-voto anatomiques, caractéristiques de l’Étrurie classique et hellénistique, étaient déposés dans les sanctuaires thérapeutiques de Veies, Falerii ou Tarquinia, en hommage à des divinités guérisseuses telles que Menrva (Minerve) ou Aplu (Apollon).
Les modèles d’yeux symbolisaient la demande de guérison ou l’action de grâce pour une vue retrouvée. Leur abondance dans les favissae (dépôts rituels) compose une véritable cartographie du corps sacré, reflet des préoccupations médicales et spirituelles des cités étrusques. Ces objets votifs relèvent d’une médecine religieuse, où la prière, le rite et la représentation anatomique se confondaient dans un même geste de foi.
Morphologie : Plaque légèrement arquée, rectangulaire adoucie, face convexe active adaptée à l’exposition ou à l’insertion dans une niche votive.
Modelé : Yeux en amande au galbe naturaliste, sillons palpébraux incisés, canthi marqués, pont nasal central créant une profondeur expressive.
Technique : Moulage d’atelier avec retouches manuelles au stylet ; revers irrégulier, présentant des arrachements d’argile et de légères aspérités — marqueurs typiques d’une production votive antique.
Surface : Traces d’engobe rouge-ocre au pourtour des paupières et sur la bordure supérieure ; patine calcaire uniforme, micro-piqûres de cuisson, arêtes satinées par le temps.
Intégrité : Aucun collage, aucun ajout moderne ; bords émoussés d’origine, surface stable et parfaitement lisible.
Cette paire d’yeux votifs incarne à elle seule la dimension symbolique et thérapeutique du culte étrusque : prière incarnée, offrande d’espérance et geste de reconnaissance envers la divinité.
Objet à la fois anatomique et spirituel, il relie la médecine sacrée à l’art de la figuration, et illustre la pensée holistique des peuples italiques anciens, pour lesquels le corps humain était un miroir du divin.
D’un format intime mais d’une présence rare, cette œuvre constitue un témoignage archéologique de premier ordre, digne d’une collection dédiée aux rites de guérison, à la piété domestique ou à l’iconographie du regard.
Provenance documentée : collection privée belge → commerce espagnol (2022) → collection belge, Bruxelles.
Certificat d’authenticité nominatif délivré, garantissant la provenance licite, la datation cohérente et la conformité muséale de l’objet.
Pièce authentifiée, non restaurée, et d’un haut intérêt archéologique, représentative du culte étrusque de la vue et de la guérison.




























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