Felician Myrbach (1853-1940) Le Cadeau de Sahagun, dessin à la plume

Felician Myrbach (1853-1940)
Le Cadeau de Sahagun,  
porte le monogramme « M » en bas à gauche, intitulé en bas à gauche
Encre sur papier
29,8 x 18,7 cm
Dans un cadre moderne : 33 x 22 cm

Il s'agit d'un projet d'illustration de Felician Myrbach pour l'œuvre de François Coppée. Il laisse l'espace destiné au texte vierge sur la feuille et organise sa composition en conséquence. Il est assez intéressant de voir l'artiste imaginer son dessin avec cette contrainte.
On peut même voir des corrections à la gouache pour le pommeau de l'épée et le cheval.

Le Cadeau du vieux Sahagun est un poème de François Coppée (1842 - 1908). Il raconte comment, au Moyen Âge, à Tolède sous occupation musulmane, Sahagun l'armurier conçut une épée exceptionnelle et l'offrit en cadeau au héros Ruy qui passait devant sa boutique, renonçant au profit qu'il aurait pu en tirer mais surtout motivé par son admiration pour ce soldat.

Felician Myrbach (également Felicien de Myrbach, Felician von Myrbach, à partir de 1919 Freiherr von Rheinfeld) est né le 9 février 1853 à Zalishchyky et décédé le 14 janvier 1940 à Klagenfurt.
Il était un peintre, graphiste et illustrateur autrichien. Il fut membre fondateur de la Sécession viennoise et directeur de l'École des arts appliqués de Vienne (aujourd'hui l'Université des arts appliqués de Vienne), et joua un rôle déterminant dans la création de la Wiener Werkstätte.
Le père de Myrbach était Franz Myrbach (1818-1882), administrateur de la Bucovine de 1865 à 1870. Son frère aîné, Franz Xaver (1850-1919), était économiste et professeur à l'université d'Innsbruck. Il fréquenta l'Académie militaire thérésienne de 1868 à 1871, où il obtint le grade de Leutnant, puis l'Académie des beaux-arts de Vienne sous la direction d'August Eisenmenger. En 1875, il rejoint le 19e bataillon de Feldjäger et, en 1877, devient Oberleutnant à l'Institut géographique militaire. Après avoir participé à la campagne de Bosnie en 1878, il enseigne le dessin à l'école des cadets d'infanterie de Vienne. Il poursuit ses études artistiques auprès de C. R. Huber. En 1881, il prend un congé militaire et s'installe à Paris, avant de se retirer définitivement de l'armée en 1884 avec le grade de Hauptmann de 2e classe. Il reste à Paris jusqu'en 1897, travaillant comme illustrateur, notamment pour les œuvres d'Alphonse Daudet, Victor Hugo et Jules Verne.
Myrbach fut l'un des membres fondateurs de la Sécession viennoise en 1897. La même année, il devint professeur à l'École des arts appliqués du Musée des arts et de l'industrie ; Arthur von Scala, autre réformateur moderniste, fut nommé directeur du musée. En 1889, Myrbach devint directeur de l'école. Il apporta une attitude moderniste enthousiaste et encouragea l'intégration entre l'art, le design et la production. Il ajouta Koloman Moser et Josef Hoffmann au personnel, parmi d'autres artistes de la Sécession. Cela conduisit à la fondation de la Wiener Werkstätte en 1903. Myrbach était plus enclin à une approche esthétique que von Scala, mais tous deux travaillèrent ensemble pour concrétiser leur vision commune d'un art appliqué autrichien populaire et couronné de succès. Myrbach fut le porte-parole de la réforme vers les idéaux modernistes au sein de l'école, qui débuta en 1899 avec le soutien d'Alfred Roller et s'acheva en 1901. La réforme de l'école a été décrite comme son « mérite durable ».
Ludwig Hevesi qualifia Myrbach de « probablement le meilleur [illustrateur] de Vienne », en partie pour son travail (avec Moser) dans le magazine Ver Sacrum de la Sécession.
Myrbach se rendit aux États-Unis en 1904 dans le cadre d'un voyage d'études financé par l'État, dont l'un des objectifs était de représenter l'École des arts appliqués à l'Exposition universelle de 1904 à Saint-Louis. Depuis la Californie, il remit sa démission à l'école pour raisons de santé. Il s'installe à l'étranger en 1905, d'abord à Paris où il réalise des illustrations pour Hachette, puis en Espagne à partir de 1914, principalement à Barcelone, mais aussi à Bilbao. Il retourne en Autriche en 1936.
Myrbach a créé de nombreuses scènes de la vie militaire, ainsi que des images bucoliques de fermiers, de chevaux et de forêts ; son œuvre présente également des touches d'orientalisme.