Le plateau est coiffé d’un marbre mouluré en bec de corbin, marbre ancien du XVIIIᵉ siècle, restauré à une époque ancienne.
La façade présente un riche décor de frisages en encadrements chantournés et panneaux contournés, soulignant l’ample galbe. Les côtés adoptent un décor caractéristique en losange inscrit dans un panneau chantourné, motif que l’on retrouve sur d’autres commodes attribuées avec certitude à Jean-Baptiste Hedouin.
L’ornementation de bronzes rapportés, en partie d’époque XVIIIᵉ siècle, se compose de poignées de tirage, entrées de serrure, chutes, sabots et tablier. Certains bronzes, manquants, ont été complétés par des fontes au modele.
Les tiroirs sont montés en chêne, avec façades en résineux, conformément aux usages parisiens.
Les serrures actuelles sont postérieures.
La commode conserve son bâti intégralement d’origine et a été récemment revernies au tampon, lui rendant toute la profondeur et la chaleur de ses bois précieux.
Estampille et poinçon de jurande:
La commode porte l’estampille de Jean-Baptiste Hedouin (reçu maître en 1738) ainsi que le poinçon de la jurande des menuisiers-ébénistes (JME), en usage entre 1751 et 1790.
La présence simultanée de ces deux marques permet de situer avec précision la fabrication de ce meuble dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle, vraisemblablement autour de 1755.
Jean-Baptiste Hedouin († 1783)
Ébéniste parisien reçu maître le 22 mai 1738, Hedouin établit son atelier rue Traversière-Saint-Antoine. Sa production, de très belle qualité, se compose principalement de meubles de style Régence et Louis XV, revêtus de placages géométriques – frisages en feuilles, en losanges ou en quadrillages. Ses commodes représentent la part la plus importante de son œuvre, généralement galbées et ornées de bronzes dorés Rocaille.
Il collabora parfois avec d’autres maîtres, comme l’atteste la découverte de son estampille à côté de celle de Pierre IV Migeon. Certaines de ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les collections publiques, notamment :
une petite commode Louis XV marquetée de fleurs, musée du Louvre ;
une encoignure marquetée en feuilles de placage de bois de violette, estampillée deux fois, musée des Arts Décoratifs de Lyon (inv. MAD1542).
Hedouin exerça jusqu’à son décès en 1783, laissant une production représentative de l’élégance parisienne du milieu du XVIIIᵉ siècle.
Dimensions au marbre
Hauteur : 83 cm Largeur : 127 cm Profondeur : 61 cm