Il s’agit d’une fabrication réglementaire de la Manufacture de Klingenthal, que l’on peut dater avec certitude entre 1793 et 1797 et plus précisément probablement en 1794-1795, puisqu’en 1793, la Manufacture manquait cruellement de cuivre et donc de laiton, et les parties en laiton des fourreaux étaient remplacés par de la tôle de fer.
LAME : C’est la lame réglementaire identique à celle du modèle 1786, avec un large pan creux. La grosse fleur de Lys a évidemment disparu, elle est remplacée par une inscription en rapport avec les évènements contemporains : Face interne « Rep. » pour « République » et face externe « Fran. se » pour «Française »
Le dos de la lame est marqué « KLINGENTHAL » en majuscules, comme sur le modèle1786. Cette écriture est répertoriée à la Manufacture pour avoir été employée entre 1783 et 1795. Sur la face externe, on retrouve d’une part le poinçon très usé de F.Bisch, contrôleur de 1792 à juillet 1798, dans sa version du B surmonté d’un bonnetphrygien, et d’autre part le poinçon au K de contrôle de Klingenthal qui est la marque de la réception militaire, que l’on retrouve sur les armes de la Manufacture pendant la période où les inspecteurs militaires étaient supprimés(1793-1798)
La lame présente des marques d’oxydation, c’est évidemment une arme qui a connu les champs de bataille sous le Directoire, le Consulat et bien entendu l’Empire . Longueur de la lame 80.2 cm, Largeur près de la garde 3.8 cm, épaisseur près de la garde = 8.4 mm
GARDE : C’est une garde e nlaiton, à une seule branche, identique à celle du modèle 1786. Le quillon se termine par un bouton à facettes. La branche de garde vient rejoindre l’extrémité de la calotte à longue queue. Sur la face extérieure de la branche de garde, on retrouve un reste de poinçon très usé qui semble être celui de Bisch.
FUSEE : elle est en bois recouvert de cuir sans filigrane. L’orifice de dragonne du modèle 1786 n’existe plus, c’est une des rares différences avec la fusée du modèle 1786.
FOURREAU : C’est un fourreau en bois, gainé de cuir cousu, et présentant 2 grandes parties en laiton sur lesquelles sont fixés les anneaux de suspension. L’extrémité de la bouterolle est usée, et une partie du dard a été arasée et consolidée à l’étain, ce qui est manifestement une réparation ancienne, dite « de terrain », c’est-à-direr éalisée pendant les campagnes militaires de la Révolution et de l’Empire.
En conclusion, c’est un beau sabre de hussard réglementaire. Il est le témoind’une période difficile pour la Manufacture de Klingenthal, et pour la France en général. Ce sabre a certainement connu les champs de bataille de l’époque,et on lui pardonnera de n’être pas dans un état irréprochable. Si une arme a fait la guerre, elle ne peut évidemment pas être à l’état neuf…
Ref AMD-25/2-04
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