Dimensions : 33 x 30 cm chacune.
Provenance : Collection privée européenne.
Michel est figuré en tunique rouge brodée d’or, symbole de justice et de puissance céleste. Son visage délicatement modelé incline légèrement la tête, regard empreint de douceur mais de fermeté, typique de l’iconographie russe de la fin d XVIIè ou du début du XVIIIe siècle.
Gabriel porte une chlamyde verte richement décorée de motifs floraux dorés, associée à la bonne nouvelle et à l’Annonciation. Ses traits graciles et ses boucles soignées en font un exemple raffiné de l’esthétique post-byzantine.
Les auréoles sont soigneusement dorées à la feuille, offrant un contraste lumineux avec les fonds sombres.
Les inscriptions en slavon ancien identifient clairement chaque Archange.
Les panneaux sont équipés de doublures horizontales (traverses), caractéristiques de la fabrication russe.
Les archanges Michel et Gabriel sont les deux principaux messagers célestes de la tradition chrétienne :
Michel, chef des armées célestes, protecteur et intercesseur, souvent invoqué dans la liturgie orthodoxe pour sa fonction de gardien.
Gabriel, messager de l’Annonciation, figure de la Bonne Nouvelle et de la révélation divine.
Présenter ces deux icônes en paire est hautement symbolique : elles encadraient souvent une icône centrale (Déisis, Christ Pantocrator ou Vierge Hodegetria) dans un petit iconostase domestique.
Le style, la palette chromatique et le traitement des visages permettent de situer ces deux icônes dans la production russe du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, probablement école de Novgorod ou Moscou, période dite "post-nikonienne", caractérisée par une simplification des fonds et un adoucissement des traits.
État de conservation
Bon état général compte tenu de l’âge. Présence de craquelures de la couche picturale, usures d’usage, quelques restaurations anciennes visibles. Les panneaux sont sains, légèrement cintrés, avec traverses d’origine.
Cette paire d’icônes se distingue par :
La qualité du dessin : visages aux modelés subtils, regard empreint de spiritualité.
La richesse des ornements : dorures finement ponctuées, rehauts délicats.
La rareté de la présentation en paire : ensemble cohérent, probablement resté uni depuis l’origine.
Dimensions
33 x 30 cm (chacun) – format carré recherché pour les icônes de dévotion privée
Expédition très soignée
Expertise:
1. Lecture stylistique (formes et visages)
Visages adoucis, avec un modelé subtil et des ombres brun-rouge moins contrastées qu’au XVe–XVIe siècle.
Regard mélancolique et incliné, typique des productions post-médiévales (XVIIIe siècle), plus naturalistes que celles du XVIIe.
Chevelures détaillées en mèches ondulées, un raffinement caractéristique du XVIIIᵉ siècle russe, proche des écoles de Moscou et de Novgorod.
Fonds sombres avec auréoles en or bruni (non ciselé), fréquents au XVII-XVIIIᵉ siècle.
Utilisation de verts et de rouges lumineux avec rehauts dorés : couleurs assez franches et moins atténuées que dans la production du XVIIᵉ siècle, où la palette est plus austère.
Panneaux en résineux avec traverses horizontales (kovcheg peu marqué, voire absent) : typique de la fabrication russe XVIIIᵉ.
Craquelures et patine cohérentes avec un âge de 250–300 ans (oxydation uniforme de l’or, absence de sur-nettoyage).
A la fin du XVIIè et au début du XVIIIᵉ siècle, après les réformes du patriarche Nikon (milieu XVIIᵉ), on observe :
Une simplification de la composition et une production accrue d’icônes pour la dévotion privée.
Une ouverture aux influences occidentales, qui adoucit les traits et rend les figures plus “humanisées”.
Ces icônes montrent précisément ce mélange : respect du canon byzantin, mais avec une douceur et un raffinement décoratif typiques de la période baroque russe. Travail Russe de belle qualité !