Portrait d’une jeune femme au ruban noir
Signé en rouge à droite Léopold Leprince
Robert-Léopold Leprince (Paris, 1800 – Chartres, 1847)
France, vers 1825–1830
Huile sur toile, 16,5 x 21 cm (sans cadre) ; avec cadre en bois doré XIXe siècle 28 x 33 cm
Ce petit portrait, exécuté sous la Restauration française (vers 1825–1830), illustre la mode de l’époque : cheveux bouclés encadrant le visage et relevés par un large ruban sombre, robe blanche en mousseline aux manches bouffantes et ceinture bleue. Le personnage se détache sur un fond discret mais atmosphérique, avec un ciel gris-bleu et des collines esquissées, traité avec la sensibilité d’un peintre de paysage.
L’œuvre est signée en rouge à droite Léopold Leprince, ce qui permet de l’attribuer à Robert-Léopold Leprince, membre d’une véritable dynastie de peintres. Fils d’Anne-Pierre Leprince, il était le frère d’Auguste-Xavier (1799–1826) et de Gustave (1810–1837). À l’instar des grandes familles artistiques du siècle précédent (Coypel, Van Loo, Vernet), les Leprince témoignent de la transmission familiale de la pratique picturale au début du XIXe siècle.
Robert-Léopold Leprince exposa au Salon de Paris de 1822 à 1844 et obtint une médaille dès 1824. S’il se consacra principalement au paysage et aux scènes rurales, peints sur le motif dans la forêt de Fontainebleau et les campagnes d’Île-de-France, il réalisa aussi quelques portraits rares, dont le présent exemple. Ses paysages sont aujourd’hui conservés dans de grandes institutions telles que le Metropolitan Museum of Art (New York), la Fondation Custodia (Paris), le Louvre et Versailles.
Le châssis porte le cachet du fournisseur parisien Roch Petit, Passage de l’Opéra, actif dans les années 1820, ce qui confirme la provenance parisienne de l’œuvre. L’artiste lui-même travaillait alors à Paris, rue Childebert, avant de s’établir à Chartres. L’ensemble de ces éléments situe ce portrait dans les années les plus fécondes de sa carrière et en fait un témoignage rare de son activité de portraitiste.