ÉVANGÉLISTE MATTHIEU ET L’ANGE
Papier, crayon
28 x 21 cm / 11 x 8,3 pouces ; avec passe-partout : 48 x 34 cm / 18,9 x 13,4 pouces, non encadré
PROVENANCE
France, collection particulière
Le milieu du XIXᵉ siècle dans l’art se caractérise par une tendance rétrospective marquée, où les artistes revisitaient et réinterprétaient les styles et les thèmes du XVIIIᵉ siècle dans un contexte artistique renouvelé. Notre dessin, daté approximativement des années 1840, constitue un exemple frappant de cette approche, incarnant la tradition persistante de l’école italienne, dont l’attention méticuleuse au détail, à la composition et à l’iconographie demeure constante.
L’iconographie de l’apôtre et évangéliste Matthieu puise largement dans la tradition médiévale, en particulier dans la Legenda Aurea (Légende dorée) de Jacques de Voragine — l’une des collections les plus influentes de vies de saints et de légendes, largement diffusée en Europe depuis le XIIIᵉ siècle.
Dans la Légende dorée, Matthieu est présenté comme un collecteur d’impôts (publicain) avant son appel par le Christ. Selon la légende, il était un pécheur vivant dans le péché, mais après sa rencontre avec Jésus, il embrassa le christianisme et devint l’un de ses disciples et évangélistes. En iconographie, Matthieu est traditionnellement représenté avec l’attribut d’un ange — symbolisant l’inspiration divine et son rôle d’auteur de l’Évangile, mettant en valeur l’humanité du Christ.
Selon Voragine, Matthieu fut le premier à prêcher l’Évangile aux païens et rédigea l’un des quatre Évangiles, ce qui confère à son image une signification particulière dans la tradition chrétienne.