Comme à l’ordinaire chez Amalvy, les couleurs éclatent. Le fond rouge tranche avec le bleu de la table et le jaune des tournesols. La touche est rapide et large.
L’œuvre est signée et datée 1964 en bas à gauche. Elle est en très bon état. Le titre figure au dos de l’œuvre. Celle-ci est encadrée d’une baguette dorée, probablement d’origine.
L’artiste
Louis Amalvy (1918–2003) est un peintre et illustrateur français. Né à Arcueil, il suit une formation artistique à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris à partir de 1938. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il développe ensuite une carrière d’illustrateur, travaillant pour la presse et l’édition jeunesse.
Dans les années 1950, il se consacre pleinement à la peinture, exposant régulièrement dans les grands salons parisiens (Salon d’Automne, Indépendants) ainsi qu’en province et à l’étranger. Il enseignera aussi à l’Académie de la Grande Chaumière et à l’École des Beaux-Arts d’Avignon. Il a vécu une grande partie de sa vie à Valence (Drôme).
Si Amalvy est souvent rapproché des peintres de paysages méridionaux, une part significative de son œuvre se concentre sur la nature morte, domaine où il révèle toute sa liberté chromatique. Ses compositions associent fruits, fleurs, vases ou objets du quotidien à des arrière-plans vibrants. La couleur y est reine : oranges, rouges éclatants, bleus profonds et verts acides se répondent dans une organisation savamment orchestrée. Cette intensité chromatique, parfois proche du fauvisme, confère à ses toiles une énergie lumineuse et joyeuse.
Ses natures mortes ne se veulent pas de simples études réalistes. Elles transforment les objets en présences expressives, presque théâtrales, où la couleur déborde parfois la forme. Amalvy joue sur les contrastes entre aplats saturés et touches plus subtiles, rendant palpables la matière des fruits ou la fragilité des pétales. Dans certaines œuvres, il ose une stylisation accentuée, réduisant les contours à l’essentiel pour mieux faire jaillir l’éclat de la couleur. Dans d’autres, au contraire, il explore des harmonies plus sombres ou atténuées, comme pour rappeler que l’objet peint peut aussi devenir méditation.
Par ce travail, Amalvy s’inscrit dans une tradition française de la nature morte revisitée par la modernité, où le réel sert de prétexte à une célébration de la couleur et de la lumière. Ses toiles, chaleureuses et sensuelles, continuent aujourd’hui de séduire collectionneurs et amateurs d’art.
Œuvre visible à la galerie (07240)
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