Les motifs principaux sont rapidement dessinés à la plume. Ils sont ensuite complétés, tout comme le paysage, avec un lavis d’encre.
L’ensemble est en très bon état, sans rousseurs.
Le cachet de l’atelier Ziem figure en bas à droite de l’œuvre. Elle est placée sous un passepartout sombre, sous verre, dans un beau cadre moderne en bois doré et sculpté.
L’artiste
Félix Ziem est né à Beaune en 1821 et mort à Paris en 1911. Architecte de formation, Ziem s’oriente très tôt vers la peinture, d’abord à Marseille puis à Nice, avant de se lancer dans un itinéraire artistique jalonné par les grands foyers culturels de son temps.
Venise, qu’il découvre en 1841, fut pour lui une révélation esthétique et spirituelle. La lagune, ses palais miroitant dans l’eau, les gondoles et les ciels dorés deviennent un motif obsessionnel qu’il revisite tout au long de sa carrière. Ses « Vues de Venise », avec leurs reflets chatoyants et leurs atmosphères vaporeuses, lui valent un succès rapide auprès des collectionneurs français et étrangers. L’Orient constitue une autre source d’inspiration décisive : Ziem voyage en Algérie, en Égypte, en Turquie, et rapporte des carnets de croquis où se mêlent marchés, architectures orientales et silhouettes de dromadaires. L’exotisme de ces scènes orientales, traité avec une lumière vibrante, séduit une clientèle avide de pittoresque.
Mais si Venise et l’Orient occupent une place centrale dans son imaginaire, c’est à Martigues que Ziem ancre durablement sa vie et son œuvre. Dès 1845, il découvre cette petite ville de pêcheurs de Provence, surnommée parfois la « Venise provençale » en raison de ses canaux. Martigues devient pour lui un lieu de retraite et de création privilégié. Il y acquiert une maison et un atelier, où il travaille régulièrement pendant plus d’un demi-siècle, entre ses nombreux voyages.
À Martigues, Ziem peint inlassablement les ports, les quais, les barques de pêcheurs, les maisons aux façades colorées se reflétant dans l’eau calme des canaux. Contrairement aux compositions plus théâtrales inspirées de Venise ou de l’Orient, ses vues de Martigues se caractérisent par une simplicité familière, une proximité avec la vie quotidienne des habitants.
La production martégale de Ziem est considérable : il multiplie croquis et esquisses sur le motif, qu’il retravaille ensuite en atelier. Nombre de ses toiles sont aujourd’hui conservées au musée Ziem de Martigues, institution fondée en 1908 grâce au legs du peintre lui-même, soucieux de laisser une trace durable dans cette ville qui l’avait adopté.
Ziem, décoré de la Légion d’honneur en 1857 et célébré de son vivant, s’éteint en 1911.
Ses œuvres figurent aujourd’hui dans plusieurs collections publiques en France (Musée d’art moderne André-Malraux au Havre, Musée des beaux-arts de La Rochelle, Musée du Luxembourg à Paris, Musée Ernest-Cognacq…) et à l’étranger (Museum of Modern Art de New York, Cincinnati Art Museum, Institut d’art de Chicago, musée de Boston, musée d’art moderne d’Istanbul).
Œuvre visible à la galerie (07240)
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