Vénus et l’amour espionnés par un satyre
Huile sur panneau, cm 24 x 32
Avec cadre, cm 41 x 49
La tablette décrite ici, attribuable à l’atelier de Lambert Sustris, dépeint un sujet de caractère mythologique très cher aux commanditaires privés du XVIe siècle, comme peuvent bien témoigner les œuvres réalisées par des artistes contemporains pour les collections et les résidences de nobles et riches familles italiennes et étrangères. La figure principale est celle de Vénus, accompagnée par le petit fils Cupidon, tous les deux liés à l’univers érotique et sensuel, presque complètement nus sur un lit où ils s’étaient endormis; pour perturber leur sommeil intervient un satyre, peut-être le même dieu Pan, qui se penche discrètement au-delà du rideau rouge en commençant à tirer sur le blanc drap qui recouvre l’intimité de la déesse. L’atmosphère pourrait être interprétée comme une représentation mythologique des plaisirs de l’amour charnel, bien que certaines parties de l’œuvre laissent place à d’autres réflexions : au désir, terrestre et irrationnel, du satyre semble faire écran l’action de Cupidon, lancé vers le silène pour l’empêcher de tirer la tente et le drap plus loin ; en outre, les flèches d’amour du dieu sont lointaines, posées à côté du lit, et la déesse elle-même détourne le regard du visiteur indésirable. Cette opposition entre désir et pudicité est l’un des thèmes récurrents parmi les tableaux "de chambre", destinés aux environnements strictement privés des habitations seigneuriales et souvent caractérisés par des thèmes de contenu érotique, pour le plaisir du maître de maison.