Émile Lassalle (Bordeaux, 1811 – Paris, 1871)
Portrait de Moïse Polydore Millaud
Huile sur toile d’origine, signée en haut à droite
Dimensions toile : 148 x 115 cm
Dimensions totales avec cadre : 168 cm x 135 cm
Cadre mouluré d’époque en bois noirci et filet doré
État de conservation : Très bon état général ; toile d’origine, aucun accident majeur visible
Présenté au Salon de Paris, 1867 (n°876)
Provenance : Anciennes collections du journal La Petite Gironde, devenu Sud-Ouest
Bibliographie : Reproduit dans l’article Wikipédia consacré à Moïse Millaud
Elève du Bordelais Pierre II Lacour, Emile Lassalle était peintre et surtout lithographe. Exposant régulièrement au Salon de 1834 à 1869, il y a présenté des portraits et de nombreuses gravures d’interprétation d’après les tableaux des artistes les plus célèbres du temps (Delacroix, Ingres, Winterhalter, Delaroche, etc.). Il a également illustré des ouvrages. Plusieurs fois médaillé au Salon, il a été décoré de la Légion d’honneur en 1861
Descriptif de l'oeuvre:
Cette imposante toile, signée par Émile Lassalle, figure du portrait officiel sous le Second Empire, représente Moïse Polydore Millaud (1813–1871), banquier juif d’origine avignonnaise, patron de presse et fondateur du célèbre Petit Journal, premier quotidien populaire à très grand tirage en France. Fils d'une famille israélite implantée à Bordeaux, Millaud revendiqua toute sa vie son appartenance religieuse, tout en s’imposant comme une figure centrale de l’essor de la presse, du capitalisme spéculatif et de la modernisation urbaine du XIXe siècle
Commandé à un artiste bordelais également actif dans le milieu éditorial, ce portrait réunit les codes du réalisme bourgeois et du portrait de notabilité du XIXe siècle. Millaud y est représenté debout dans son bureau, dans une pose assurée, tenant le Petit Journal — symbole de son génie entrepreneurial et de son influence médiatique. Le fond, richement composé, laisse apparaître une galerie de sculptures classiques, clin d’œil à son intérêt pour les arts et à son appartenance aux élites cultivées. Un volume relié rouge posé à portée de main renforce l’image d’un homme érudit et puissant.
La lumière modelée, la précision des textures (cheveux, papier, étoffes) et l’équilibre de la composition témoignent du savoir-faire d’Émile Lassalle, plusieurs fois médaillé au Salon et décoré de la Légion d’honneur. Cette œuvre, présentée au Salon officiel de 1867, est non seulement un portrait d’apparat, mais aussi un document visuel historique majeur sur l’un des pionniers de la presse moderne.
Estimation : L’estimation prend en compte la qualité picturale de l’œuvre, sa présentation au prestigieux Salon de 1867, sa provenance issue d’un grand titre de presse régionale, ainsi que l’intérêt renouvelé du marché pour les grandes figures du capitalisme culturel du XIXe siècle.
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