Huile sur toile, signée en bas à droite
82 x 122 cm
Née en 1895 à Tizi-Ouzou, en Kabylie, Yvonne Herzig grandit dans unenvironnement artistique marqué par la figure de son père, le peintre ÉdouardHerzig. Très tôt attirée par le dessin, elle suit une formation initiale aulycée Delacroix d’Alger, avant d’intégrer l’École des beaux-arts d’Alger oùelle étudie sous Léon Cauvy, figure emblématique de l’orientalisme académique.
En 1912, elle obtient une bourse d’études qui lui permet de poursuivre saformation à Paris, à l’Académie Julian, dans les ateliers de Jean-Paul Laurens,Paul Follot et Eugène Grasset.Durant son séjour parisien, elle s’ouvre à l’illustration et au décoratif,tout en approfondissant sa rigueur de dessinatrice.
Reconnue dès les années1920 par des mentions au Salon des artistes français, elle développe un stylepersonnel, mêlant précision ethnographique et goût pour les matières et motifstraditionnels. Son regard sur l’Algérie est à la fois documenté et poétique, etses œuvres, souvent réalisées à la gouache, témoignent d’une grande attentionportée aux costumes, aux objets du quotidien et aux scènes rurales.En 1928, elle reçoit le Grand Prix artistique de l’Algérie, qui consacre sonengagement à représenter avec respect et finesse les peuples et traditionsnord-africains.
En 1933, elle épouse le peintre allemand Hans Kleiss, lui aussipassionné par les paysages et les visages de l’Orient. Le couple partage sa vieentre l’Algérie et le Maroc, et s’installe à Sidi Slimane au début des années1950. Là, Herzig continue de peindre des scènes marocaines, des marchés, desfigures féminines drapées dans des étoffes colorées, prolongeant ainsi uneœuvre profondément enracinée dans le Maghreb.
Parallèlement à sa carrière de peintre, elle mène une activitéd’illustratrice scientifique : elle collabore notamment avec l’Institut Pasteurd’Alger pour illustrer des espèces de scorpions, prouvant une remarquableexactitude naturaliste. Cette dualité – entre l’artistique et le scientifique,entre l’émotion et l’observation – caractérise l’ensemble de son parcours.Peu tournée vers les cercles mondains, elle expose régulièrement dans lessalons parisiens et algérois, notamment au Salon des artistes orientaux ou àl’Exposition coloniale de 1931. Ses œuvres entrent dans les collectionspubliques, notamment dans les musées d’Alger, Oran ou Constantine.
Yvonne Herzig s’éteint en 1968 à Mougins, dans le sud de la France. Sonœuvre, à la croisée de l’art décoratif, de l’orientalisme et du regardethnographique, offre une mémoire précieuse – quoique filtrée par le prismecolonial – des cultures berbères et arabes d’Afrique du Nord au XXe siècle.
Découvrez plus d’œuvres de cet artiste sur le site de la galerie : https://www.galeriepentcheff.fr/fr/yvonne-herzig-les-aras-8206































Le Magazine de PROANTIC
TRÉSORS Magazine
Rivista Artiquariato