Torse masculin en marbre - Époque romaine - I-IIe après notre ère

Ce magnifique torse en marbre, de dimensions modestes, d’époque romaine, daté entre le Ier siècle et le II? siècle après J.-C. Il représente un jeune homme nu, acéphale, amputé de ses bras et de ses jambes à mi-cuisse.

Malgré son état fragmentaire, la sculpture conserve une forte présence, grâce à la qualité de son exécution et à la maîtrise du rendu anatomique. La cassure nette au niveau de sa hanche droite laisse supposer que la figure était initialement appuyée sur un tronc ou une souche, évoquant une représentation de Narcisse ou d’un éphèbe, figure symbolique de la jeunesse masculine idéale dans la culture gréco-romain.

Le torse évoque peut-être Narcisse, dont le corps parfait incarne la jeunesse éternelle ,ou bien un éphèbe, jeune homme adolescent en devenir, image d’une virilité naissante et idéalisée. Ce torse reflète ces idéaux, en mettant l'accent sur les proportions et la représentation naturaliste de la forme humaine, caractéristiques de l'art sculptural romain dérivé des traditions grecques classiques.

La période romaine a pu s’inspirer de l’antique grâce à la reproduction de nombreuses sculptures, dont les éphèbes car les mécènes romains admiraient et imitaient l’art grec. Ce type de sculpture était probablement destiné a ornée des villas ou des espaces publics, remplissant à la fois des fonctions décoratives et également symboliques.

Le traitement du marbre et la subtilité des lignes musculaires offrent une vision harmonieuse, équilibrée du corps masculin. Le contrapposto, caractéristique de la statuaire antique, anime discrètement la figure : l’inclinaison du corps, et la jambe droite légèrement fléchie semble alléger la posture, renforçant l’impression de naturel et de souplesse. Ce jeu confère à la sculpture une présence silencieuse mais imposante, comme figée dans le marbre. Ainsi, à travers la maîtrise du marbre, l’équilibre des lignes et la sensualité contenue du mouvement, il exprime une vision intemporelle de la jeunesse et de la beauté masculine, devenue l’idéal de l’art gréco-romain.