Henri ROYER (Nancy 1869-1938 Neuilly-sur-Seine)
Bretonnes assistant au départ des barques
circa 1900
plume et lavis d'encre noire
25 x 32 cm
signé et dédicacé 'Henri Royer/ Souvenir d'Audierne'
Henri Royer, fils de l’imprimeur nancéen Jean Royer, intègre en 1887 l’atelier de Jules Lefevre à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il entreprend également plusieurs voyages aux côtés d’Émile Friant, son véritable mentor, qui le conduit en Belgique, en Hollande, en Italie et sur la Côte d’Azur. Installé à Paris dès 1890, il participe régulièrement au Salon. En 1896, il découvre la Bretagne, une terre où son naturalisme et sa foi peuvent pleinement s’exprimer.
La feuille qui vous est présentée constitue une étude préparatoire pour le tableau Bretonnes assistant au départ des barques, conservé au musée des Beaux-Arts de Nancy. Elle révèle l’attention d’Henri Royer pour la vie populaire bretonne qu’il fréquente et observe lors de ses séjours réguliers à Audierne et Concarneau, en particulier.
Notre dessin rassemble plusieurs figures de femmes en coiffes traditionnelles et de marins, regroupées au premier plan sur le rivage. Le regard anxieux et dirigé vers le large, trois jeunes filles, certainement issues de la même fratrie, scrutent le départ des bateaux de pêcheurs dans lesquels se trouve certainement un père ou un grand frère, délaissant presque leurs travaux manuels.
Derrière elles, deux jeunes marins les imitent et semblent imaginer quelle sera leur vie, tandis qu’en arrière-plan se devinent les voiles des bateaux de pêche partant du port. L’artiste s’attarde ici à l’étude des attitudes et à la répartition des groupes, traduisant par un trait nerveux et précis les expressions et les gestes du quotidien.
Ce travail préparatoire témoigne de la méthode rigoureuse de Royer, qui passe par de nombreuses études de personnages avant de composer ses scènes de genre, caractérisées par leur réalisme et leur humanité. On retrouve dans cette esquisse le goût de l’artiste pour les compositions où le rapport à la mer et à la communauté villageoise occupe une place centrale.