- Bords parfois légèrement froissés, sinon en très bon état.
- Dans le royaume de la muse -
La muse de la musique et de la poésie lyrique, Euterpe, est assise au bord d’un cours d’eau alimenté par une source, entouré d’une prairie fleurie en plein cœur de la forêt. Là où la forêt semble s’ouvrir, son cheval attend, ce qui concentre l’attention du spectateur entièrement sur le premier plan. Pour cette représentation, Hans Thoma s’est inspiré de l’œuvre Source et poète (1805) de Philipp Otto Runge. Toutefois, alors que chez Runge la source est le symbole même de l’inspiration, c’est ici la muse elle-même qui, par la présence de la source, devient force inspiratrice. Elle est la figure la plus lumineuse de la scène et, les yeux tournés vers l’obscurité de l’eau, elle pince les cordes de sa lyre, semblant écouter les sons qu’elle en tire.
Sur l'artiste
Après avoir abandonné ses apprentissages en lithographie, en peinture et en peinture de panneaux de montre, Hans Thoma se forma de manière autodidacte en tant que peintre. Cela lui permit d’obtenir une bourse en 1859 pour l’école des beaux-arts de Karlsruhe, où il fut l’élève de Wilhelm Schirmer et de Ludwig Des Coudres. Après avoir terminé ses études en 1866, Thoma séjourna à Bâle et à Düsseldorf. Là, il fit la connaissance d'Otto Scholderer, avec qui il se rendit à Paris en 1868. Là-bas, l’art de Gustave Courbet et l'école de Barbizon le marquèrent profondément. Après le rejet de ses œuvres par le Kunstverein de Karlsruhe, Thoma s'installa à Munich en 1870, où il fut proche du cercle de Leibl. À Munich, Wilhelm Trüber travailla un temps dans l'atelier de Thoma. En 1874, il entreprit son premier voyage en Italie avec le peintre Albert Lang, où il rencontra Hans von Marées et Adolph von Hildebrand, et se lia d'amitié avec Arnold Böcklin, dont l'art exerça une profonde influence sur lui. À son retour à Munich, Cella Berteneder devint l'élève de Thoma, qu'il épousa en 1877. Sur l'invitation du collectionneur d'art Charles Minoprio, Thoma se rendit en Angleterre en 1879. Au fil des années, Minoprio acquit plus de 60 tableaux à l'huile de Thoma et organisa en 1884 la première exposition de ses œuvres à l'étranger, à Liverpool. Depuis 1878, Thoma vivait à Francfort. L'année suivante, le Kunstverein de Francfort organisa la première exposition individuelle de ses œuvres. Après un voyage aux Pays-Bas, Thoma s'installa en 1899 à Kronberg im Taunus, où résidait la colonie d'artistes de Kronberg. La même année, il fut nommé professeur à l'école des beaux-arts de Karlsruhe et directeur de la Kunsthalle de Karlsruhe. En 1901, Hans Thoma co-fonda avec Wilhelm Süs la Manufacture de Majolique du Grand-Duché de Bade à Karlsruhe, pour laquelle il fournit désormais des dessins. Thoma était désormais au sommet de sa gloire artistique. Le "Meyers Großes Konversations-Lexikon", dans son édition de 1909, affirmait que Thoma était devenu le peintre favori du peuple allemand. À l'occasion de son 80e anniversaire en 1919, Ernst Oppler et Lovis Corinth organisèrent une grande célébration en son honneur. Après la mort de Thoma, la Galerie nationale de Berlin lui consacra une grande rétrospective en 1922, suivie par la Kunsthalle de Bâle en 1924.